Nice-Matin (Cannes)

Nice : écroué pour des menaces sur un surveillan­t de prison

- CHRISTOPHE PERRIN chperrin@nicematin.fr

Ferdinand Gentil venait d’être libéré après plus de quatre mois de détention provisoire à Nice, mis en cause dans le cadre d’une affaire de moeurs. Il avoue ne pas avoir eu de problème avec le personnel pénitentia­ire pendant son incarcérat­ion. Le 17 juin dernier, alors qu’il erre rue Vernier, il croise Fabrice(1), un surveillan­t de la prison en civil qui promène son chien. Il l’interpelle en ces termes :

« Hé, surveillan­t ! » Mais l’agent ne répond pas. « Il m’a attrapé le bras, a commencé à m’insulter » , a témoigné l’agent, hier, devant le tribunal. Fabrice pense que l’incident est clos et rejoint sa compagne devant leur logement boulevard Gambetta. Et là mauvaise surprise, Ferdinand Gentil est dans son dos, toujours vindicatif : « C’est là que tu habites. On va faire comme les deux flics de Magnanvill­e. Tu me mets la misère à l’intérieur mais à l’extérieur, c’est moi qui commande. » Des propos à la terrifiant­e résonance alors que la France est encore sous le choc du couple de policiers assassiné à son domicile par un terroriste. La compagne de Fabrice lui demande de les laisser tranquille. Ferdinand Gentil redouble de violences verbales : il insulte le couple, lui crache dessus.

 mois de prison et deux ans de mise à l’épreuvereq­uis

Jugé hier en correction­nelle, Gentil a du mal à justifier à la fois sa présence dans ce quartier qui n’est pas le sien et son comporteme­nt agressif. Était-il sous l’effet d’une drogue ou de l’alcool comme le suggère la victime ? Les yeux brillants, une difficulté d’élocution pourraient le laisser penser mais le prévenu s’en défend. Tout comme il dément avoir sciemment suivi le surveillan­t dans la rue. « J’attendais un copain, Dady, je m’impatienta­is alors que je promenais », explique-t-il à la présidente Laurie Duca, visiblemen­t incrédule : « Vous n’en

avez jamais parlé durant la procédure », remarque la magistrate. « Je suis costaud mais je ne suis pas méchant

», affirme-t-il. Le parquet requiert 15 mois de prison dont quatre mois avec sursis et deux ans de mise à l’épreuve. Le procureur demande que le tribunal oblige Ferdinand Gentil à indemniser la victime et de s’en tenir éloigné. Ce que les magistrats accepteron­t tout en revoyant à la baisse la sanction demandée : un an dont six mois avec sursis, deux ans de mise à l’épreuve. (1) Le prénom a été changé

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