Nice : écroué pour des menaces sur un surveillant de prison
Ferdinand Gentil venait d’être libéré après plus de quatre mois de détention provisoire à Nice, mis en cause dans le cadre d’une affaire de moeurs. Il avoue ne pas avoir eu de problème avec le personnel pénitentiaire pendant son incarcération. Le 17 juin dernier, alors qu’il erre rue Vernier, il croise Fabrice(1), un surveillant de la prison en civil qui promène son chien. Il l’interpelle en ces termes :
« Hé, surveillant ! » Mais l’agent ne répond pas. « Il m’a attrapé le bras, a commencé à m’insulter » , a témoigné l’agent, hier, devant le tribunal. Fabrice pense que l’incident est clos et rejoint sa compagne devant leur logement boulevard Gambetta. Et là mauvaise surprise, Ferdinand Gentil est dans son dos, toujours vindicatif : « C’est là que tu habites. On va faire comme les deux flics de Magnanville. Tu me mets la misère à l’intérieur mais à l’extérieur, c’est moi qui commande. » Des propos à la terrifiante résonance alors que la France est encore sous le choc du couple de policiers assassiné à son domicile par un terroriste. La compagne de Fabrice lui demande de les laisser tranquille. Ferdinand Gentil redouble de violences verbales : il insulte le couple, lui crache dessus.
mois de prison et deux ans de mise à l’épreuverequis
Jugé hier en correctionnelle, Gentil a du mal à justifier à la fois sa présence dans ce quartier qui n’est pas le sien et son comportement agressif. Était-il sous l’effet d’une drogue ou de l’alcool comme le suggère la victime ? Les yeux brillants, une difficulté d’élocution pourraient le laisser penser mais le prévenu s’en défend. Tout comme il dément avoir sciemment suivi le surveillant dans la rue. « J’attendais un copain, Dady, je m’impatientais alors que je promenais », explique-t-il à la présidente Laurie Duca, visiblement incrédule : « Vous n’en
avez jamais parlé durant la procédure », remarque la magistrate. « Je suis costaud mais je ne suis pas méchant
», affirme-t-il. Le parquet requiert 15 mois de prison dont quatre mois avec sursis et deux ans de mise à l’épreuve. Le procureur demande que le tribunal oblige Ferdinand Gentil à indemniser la victime et de s’en tenir éloigné. Ce que les magistrats accepteront tout en revoyant à la baisse la sanction demandée : un an dont six mois avec sursis, deux ans de mise à l’épreuve. (1) Le prénom a été changé