« % des saisonniers ne connaissent pas leurs droits»
Bruno Bothua Collectif national CGT saisonniers
Hier, à Golfe-Juan et à Juanles-Pins. Aujourd’hui à Toulon… Jusqu’à la fin du mois, la caravane CGT des saisonniers sillonne le SudEst. Comme pour les cinq autres caravanes réparties à travers la France, l’objectif est d’informer les travailleurs saisonniers sur leurs droits. Une nécessité. Bruno Bothua, membre du collectif national CGT des saisonniers, rappelle que « 65 % des saisonniers ne connaissent pas leurs droits ».
Vous parlez de « contrat précaire par excellence » Oui. La crise de l’emploi a conduit à une concurrence de tous les publics sur le contrat saisonnier. Les jeunes qui veulent payer leurs études ou subvenir à leurs besoins, des retraités qui complètent ainsi leur faible pension, des salariés seniors, licenciés, des femmes qui acceptent ce type de contrat par obligation, après plusieurs périodes d’inactivité forcé, des travailleurs migrants…
La saisonnalité touche de plus en plus de secteurs ? En plus du tourisme et de l’agriculture, cet emploi touche la grande distribution, les péages autoroutiers, les musées, le personnel communal, le bâtiment, la sécurité, les établissements de santé, les banques et assurances, la restauration rapide, le transport, etc. En fait, tout employeur qui peut justifier d’un accroissement d’activité peut avoir recours à l’emploi saisonnier.
Il n’y a quasiment pas de règles? Le contrat peut aller de deux heures jusqu’à six ou huit mois. On observe une augmentation des contrats courts. Un contrat sur deux fait moins d’un mois.
Quelle est votre revendication phare ? Un nouveau statut du travail salarié dans lequel les droits sont attachés à la personne. Des droits progressifs, cumulables au fil de la carrière d’un
Cette année, deux changements notables ? D’abord la prime d’activité qui remplace le RSA d’activité. Puis, la mutuelle d’entreprise que l’employeur doit obligatoirement proposer à ses salariés si ces derniers n’en ont pas. Ils ont le choix de refuser. C’est pourquoi, il est important de bien s’informer de ses droits. RECUEILLI PAR M.-C.A mabalain@nicematin.fr