FN : Arnautu suspendue quinze mois de ses fonctions dirigeantes
Je repars aujourd’hui (hier) à Bruxelles, je serai demain (aujourd’hui) au conseil métropolitain à Nice. Les Français sont inquiets et ont des problèmes autrement plus importants que des questions de titre. Il faut se remettre au boulot. » Marie-Christine Arnautu, vice-présidente du Front national, députée européenne et conseillère municipale niçoise, se voulait sereine hier aprèsmidi. Elle venait pourtant d’être suspendue pour quinze mois de ses fonctions dirigeantes au sein du bureau exécutif du parti. Cette sanction fait suite à sa participation, le 1er mai dernier, au rassemblement organisé en l’honneur de Jeanne d’Arc par Jean-Marie Le Pen. Le bureau exécutif du Front national, réuni en formation disciplinaire, a estimé qu’il s’agissait d’une « faute grave » de sa part.
« Il n’est pas question que je quitte le Front national »
Marie-Christine Arnautu devrait donc être tenue éloignée de la direction du parti jusqu’au prochain congrès, prévu entre l’automne 2017 et l’hiver 2018, et à l’occasion duquel les instances frontistes pourraient être renouvelées. Au lendemain du 1er mai, la direction frontiste avait demandé à Marie-Christine Arnautu mais aussi à Bruno Gollnisch, également présent auprès de Jean-Marie Le Pen, de laisser leur place au sein du bureau politique. Si Bruno Gollnisch avait accepté de se retirer, Marine Le Pen rejetant finalement sa démission, Marie-Christine Arnautu s’était refusée à quitter le bureau politique comme le bureau exécutif, entraînant la convocation puis la sanction d’hier.
L’élue niçoise a toujours considéré « n’avoir commis aucune faute politique », estimant que « sa proximité de toujours avec Jean-Marie Le Pen n’était pas incompatible avec sa loyauté envers Marine Le Pen ». Hier, elle en demeurait convaincue. « Je continue à trouver cette sanction injuste, je la regrette, mais j’en prends acte. On a eu un débat sur le fond. Je peux vivre sans titre, ce n’est pas quelque chose de fondamental. On verra tout cela à la rentrée, je prends cette décision avec philosophie. » Bref, Marie-Christine Arnautu a choisi de ne pas épiloguer et de ne pas rajouter aux dissensions. « Il n’est pas question que je quitte le Front national, je ne suis pas une démissionnaire. Tout cela ne change absolument rien ni à mes convictions, ni à mon combat politique. »
D’autres sanctions
D’autres cadres frontistes ont été sanctionnés en perdant la tête de la fédération départementale qu’ils dirigeaient, comme l’eurodéputée Mireille d’Ornano (Isère), Philippe Chevrier (Yvelines), l’époux de Mme Arnautu, ou encore Barbara de Mazières (Maine-et-Loire). Le bureau exécutif, gouvernement resserré du parti, sera donc désormais composé de sept personnes (Marine Le Pen, Nicolas Bay, Jean-François Jalkh, Louis Aliot, Florian Philippot, Steeve Briois, Wallerand de Saint-Just), dont le vote est a priori acquis à la présidente du mouvement frontiste.
TH. P. (AVEC AFP)