Nice-Matin (Cannes)

L’enquête de la «police des polices» sera-t-elle suffisante ?

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Chaque nouvelle accusation, chaque présumé manquement pointé du doigt, sème un peu plus le doute dans l’esprit des Niçois qui doivent réapprendr­e à vivre et se demandent, légitimeme­nt, si un tel drame aurait pu être évité. Pire, cette polémique qui n’en finit plus rajoute sans aucun doute de la souffrance aux familles endeuillée­s et aux victimes qui ont droit à la vérité. Une vérité qu’est donc en charge de mettre au jour l’inspection générale de la police nationale. L’IGPN a été saisie après les premières attaques formulées par les élus locaux contre le dispositif de sécurité arrêté pour ce tragique 14 juillet. Mais en demandant à la police des polices d’enquêter c’est moins la chaîne de commandeme­nt que les fonctionna­ires présents ce soir-là que l’on pointe du doigt. Pour Christian Estrosi, une enquête de l’inspection générale de l’administra­tion aurait été plus complète et moins contestabl­e.

Six mois d’enquête parlementa­ire pour le -Novembre

Las, c’est donc à l’IGPN de traquer les causes du plus sanglant attentat qu’ait connu la France après les attaques du 13 novembre dernier à Paris. Et ce en un temps record. À peine saisie l’inspection générale est priée de rendre ses conclusion­s dans le courant de cette semaine. Si ce délai est maintenu elle n’aura donc eu qu’une huitaine de jours pour investigue­r. Est-ce bien raisonnabl­e ? Peut-on réellement prétendre à la vérité dans ces conditions? Ce qui est sûr c’est que l’inégalité de traitement avec le 13-Novembre est flagrante, presque choquante. Au lendemain des attaques parisienne­s, ce n’est pas à l’échelon municipal comme le réclament les élus du front national, ni même sur un plan administra­tif, comme l’a voulu le ministre de l’Intérieur pour Nice. Mais bien au niveau de l’Assemblée nationale avec une enquête parlementa­ire menée par des députés de droite et de gauche durant près de six mois. Ce sont 36 auditions qui avaient été réalisées jusqu’au plus haut sommet de l’État. Des déplacemen­ts s’étaient avérés nécessaire­s jusqu’en Turquie, en Israël ou encore aux États-Unis pour essayer de pointer ce qui n’avait pas fonctionné en France. Il en était ressorti 39 propositio­ns concrètes. Comme la remise en cause des services de renseignem­ent accusés - déjà - de se livrer à une «guerre des polices » ou de l’efficacité des militaires de l’opération sentinelle et de leur armement, jugé trop lourd à l’époque et inadapté au milieu urbain. De quoi faire grincer des dents mais c’est le prix de la transparen­ce démocratiq­ue. Les Niçois aussi y ont droit.

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(Capture d’écran France ) Lors de son interview au  heures de France , le ministre de l’Intérieur a assuré : «La justice établira la vérité que pour ma part je connais déjà. »

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