Trump promet un « contrôle extrême » pour les Français
Comme Nixon en 1968, le candidat des républicains à la Maison-Blanche a promis le rétablissement « de la loi et de l’ordre ». Son obsession ? la fermeture des frontières
En grande forme Donald Trump. Après sa demande, en pleine primaire républicaine, d’interdire l’entrée des Musulmans aux États-Unis, puis sa volonté affichée lors de son intronisation à Cleveland d’ériger un mur entre le Mexique et les États-Unis pour stopper l’immigration, voilà maintenant qu’il promet de mettre en place un « contrôle extrême » des Français désireux se rendre aux Etats-Unis. Depuis le 12 janvier 2009, tout Français voulant séjourner outre-Atlantique doit détenir un visa Esta, « autorisation préalable de voyage » comme l’indique le site officiel de l’immigration, permettant « d’effectuer des séjours de 90 jours ou moins sans l’obtention préalable d’un visa ». Hier, lors d’une interview télévisée dans l’émission politique Meet The Press, repérée par Le Monde, il a affirmé que s’il devenait le prochain locataire de la Maison-Blanche le 8 novembre, les citoyens français seraient appelés à subir « un contrôle extrême » aux frontières afin de protéger son pays.
« Pays infectés »
Son argumentaire ? « Je ne vois pas pourquoi nous devrions nous suicider en laissant entrer chez nous des ressortissants de pays infectés par le terrorisme », faisant notamment référence au récent attentat de la promenade des Anglais à Nice et à la fusillade à Munich. Pour le milliardaire new-yorkais, ce durcissement de l’accès au sol américain serait dû au laxisme affiché du couple franco-allemand en matière d’immigration : «La France et l’Allemagne sont infectés par le terrorisme. Et vous savez quoi ? C’est de leur faute. Parce qu’ils ont laissé des personnes entrer sur leur territoire », a-t-il précisé. « Nous devons être intelligents et nous devons être vigilants et nous devons être forts », a-t-il insisté. La fermeture des frontières est l’un des chevaux de bataille de Donald Trump. Mais il assure que s’il est en campagne, c’est bien contre « Hillary Clinton » mais pas contre « le reste du monde ». Comme à son habitude, le candidat des Républicains a surfé, hier, sur l’effet d’annonce : aucun détail sur les mesures qu’il compte appliquer afin d’exercer ce « contrôle extrême ». P.-R. D.