Nice-Matin (Cannes)

Paolo Conte: « Aujourd’hui, je peins plus que je ne chante... »

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Paolo Conte porte désormais sans complexe sa moustache. A bientôt 80 ans, ce monument de la chanson italienne et du jazz transalpin a donné, samedi soir, à Juan-les-Pins, un concert unique en France. Après l’album Snob, il planche sur un nouveau projet. Invité de Jazz à Juan, il compte bien « ne pas oublier la Côte d’Azur », qui l’a consacré dans les années quatre-vingt après son tube It’s wonderful. Formidable oui, même dans un autre art: « Mais c’est vrai qu’aujourd’hui je peins plus que je ne chante. »

Comment avez-vous vécu la catastroph­e de Nice depuis l’Italie où vous vivez?

Comme un cauchemar, comme une personne sans explicatio­n face à cette tragédie. Immédiatem­ent, j’ai pensé: “Il ne faut pas laisser la France seule affronter cela. L’Europe doit être unie, pas seulement pour une question d’argent et de banque. Mais vraiment pour affronter ce genre de problème: le terrorisme”.

Est-ce que ces tragédies vous inspirent de nouvelles compositio­ns?

Non, parce que la source de mon inspiratio­n c’est plutôt l’imaginaire et la fantaisie. Pas vraiment la réalité.

C’est votre troisième venue au Jazz à Juan, quels souvenirs avezvous de cette scène?

Je me souviens d’une année avec le violoniste Ivry Gitlis en . Nous avions eu cette chance de jouer ensemble. Pour moi, qui suis un grand fan de musique classique, c’était un grand moment. La scène de Juan-les-Pins est un lieu sacré pour la musique et pour les Italiens de la Côte d’Azur. C’est chez vous que sont nés les premiers festivals de jazz en  avec des musiciens américains. Depuis, cette région a continué de programmer des artistes de jazz du monde entier. Il fallait oser le faire.

Pourtant vous ne vous considérez pas comme un chanteur de jazz, pourquoi?

Un jazzman, c’est un musicien comme mon idole au piano: Fats Waller. Certains de mes fans disent que je me suis inspiré de son style pour jouer du piano. Moi, je suis un collection­neur de disques de jazz. J’ai une collection importante de  tours. Les enregistre­ments des années vingt et trente sont mes favoris. Je vais vous faire rire, mais je les écoute encore sur un gramophone de l’époque, vous savez « La voix de son maître ». J’ai essayé de les digitalise­r. Mais ce n’est pas la même chose. C’est comme les  tours… C’est quand même mieux d’écouter le son d’un vinyle que celui d’un CD ou d’un MP. J’écoute aussi beaucoup de musique classique. Mais non, je ne suis pas un vrai jazzman… ROBERT YVON

 ?? (Photo Denis Fuentes) ?? Paolo Conte samedi après-midi dans les coulisses du festival Jazz à Juan où il a donné un concert unique en France avec son big band.
(Photo Denis Fuentes) Paolo Conte samedi après-midi dans les coulisses du festival Jazz à Juan où il a donné un concert unique en France avec son big band.

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