Bardet, attaches azuréennes
Le deuxième du Tour de France se revendique 100% auvergnat, mais depuis l’hiver dernier il a aussi décidé de s’installer quelques semaines par an à Vence pour optimiser son entraînement
Si Romain Bardet est arrivé à ce niveau à seulement 25 ans, c’est surtout parce qu’il est perfectionniste. A cheval sur le moindre détail. C’est le qualificatif qui revient dans les conversations lorsque l’on évoque le caractère du deuxième du Tour avec ceux qui le côtoient. Bardet est auvergnat, natif de Brioude et fier de ses racines dans la HauteLoire. Mais il est surtout ambitieux et réaliste. L’hiver dans sa région natale peut être rude. Alors depuis le début de l’année 2016, le leader d’AG2R a établi un deuxième camp de base dans les Alpes-Maritimes. En janvier dernier, le vainqueur de l’étape à SaintGervais a acheté un pied à terre à Vence. Il n’y vient que très occasionnellement (il est en courses ou en stages 200 jours par an), au gré des conditions météo ou s’il a prévu des entraînements spécifiques dans des cols qu’il ne pourrait pas monter ailleurs que dans notre département. « Il est farouchement auvergnat, mais il a trouvé des températures plus clémentes sur la Côte d’Azur » , explique-t-on au sein de son équipe. A Vence, Bardet a retrouvé un environnement familier. Déjà, il peut s’entraîner avec Mikaël Cherel, son coéquipier, mais surtout son meilleur ami dans le vélo, qui est installé sur la Côte d’Azur depuis 2009 et vit avec sa famille à Roquefort-les-Pins depuis peu. Cherel, et parfois le SaintJeannois Amaël Moinard (BMC), lui servent de parfaits guides sur des routes qu’il connaît de mieux en mieux et apprécie particulièrement. Autour de Vence, Bardet a également une équipe “technique et médicale”.
Ergonome, ostéopathe et prépa physique
Joël Steve, l’ergonome qui collabore avec la formation AG2R depuis 2011, est également vençois. « On n’a pas besoin de se voir beaucoup, seulement deux fois par an. Mais chaque année, on refait un point complet pour le positionnement. Et avec Romain, c’est un plaisir, car c’est un coureur qui est très fin au niveau des sensations. Il a un très bon “feedback” (retour de sensations) ». Sur la Côte d’Azur, le grimpeur peut également compter sur le travail d’Alexandre Poras, l’ostéopathe installé à Cannes ou encore de Fabien Lefaucheux, qui le suit au niveau musculaire, avec sa société BFS Training à Sophia Antipolis. « Cela fait deux ans que l’on s’occupe de Romain (Bardet) et Mika (Cherel) » ,détaille le préparateur physique. « C’est un travail que nous faisons en relation avec Jean-Baptiste Quiclet (le responsable du pôle performance chez AG2R). Comme cela a bien fonctionné, nous avons toute l’équipe cette saison. Nous travaillons à Sophia, mais aussi à distance, sur le travail musculaire, le gainage, ou la posture ». Une collaboration appréciée par les deux parties. « Ce sont des mecs super bien. Sérieux, réactifs, avec un très bon état d’esprit. A mon avis, on n’a pas fini d’entendre parler d’eux ».
ROMAIN LARONCHE