5 Ses grands chevaux de bataille
Un constat: une démocratie en danger
Malgré le plaisir de s’adresser à la foule de ses supporters et sympathisants, malgré les bras de chemise et le teint bronzé, malgré un air champêtre et une météo encore estivale à l’heure du pique-nique, le discours de David Lisnard était empreint de solennité. Pour le premier édile cannois, l’heure est grave. Car la démocratie est en danger. Attaquée par «un terrorisme violent». Grippée par la bureaucratie et la technocratie des administrations, «ce mal qui fait que vingt ans après la loi Littoral, un décret d’application risque de supprimer 250 emplois sur nos plages privées». Érodée par la démagogie et son corollaire, une victimisation irresponsable: «Si ça va mal, c’est toujours la faute des autres». Menacée d’éclatement, gangrenée par le communautarisme, «qui cherche à imposer sa loi au plus grand nombre, en retournant contre eux les valeurs des démocrates».
Une exigence : l’alternance
En réponse à cet État… de déliquescence, David Lisnard en appelle évidemment à l’alternance politique. Face à un Éric Ciotti ravi, que le maire de Cannes promeut
‘‘ déjà ministre de l’Intérieur, «mais pourquoi si peu d’ambition?», David Lisnard dézingue en règle la gouvernance de François Hollande, « un homme qui ne manque pas de sympathie, d’humour, ni d’intelligence, mais un Président qui manque d’une qualité essentielle : le courage d’un chef d’État».
Les moyens : liberté et autorité
Libéral, mais sécuritaire. Fidèle aux valeurs de la droite républicaine, David Lisnard enfile un gant de velours sur le plan économique, mais brandit un poing de fer lorsqu’il s’agit de rétablir l’autorité régalienne de l’État. Dénonçant un «système fiscal confiscatoire, des charges sociales archaïques, un code de travail inepte et la dette publique». Maisréclamant plus de sévérité contre «ceux qui brûlent des voitures le soir du nouvel an, et tous ceux qui nuisent». Accent sarkozyste?
Une méthode: respect des engagements
Se référant au sociologue Max Weber, David Lisnard prône une «éthique de responsabilité» qui doit guider l’action publique. Aux promesses de campagne, l’élu préfère parler de «respect des engagements», notamment sur le plan communal avec l’évocation des projets en cours (requalification de la Croisette, nouvelle Frayère, Boccacabana, le Suquet…) malgré le coût des intempéries, et les baisses de dotation de l’État.
Un salut : faire bloc citoyen et républicain
Tel Rousseau en campagne, David Lisnard sur sa butte en appelle à un nouveau «contrat social, pour générer un nouveau sentiment d’appartenance, avec des droits mais aussi des devoirs». Un élan civique de tous, notamment pour faire face au terrorisme, et au danger communautariste.
Il est temps de prendre le taureau par les cornes”