Nice-Matin (Cannes)

Des champions à réaction

Sacré champion du monde 2016 sans avoir gagné une course, il y a trois semaines, le Suzuki Endurance Racing Team (Philippe-Delhalle-Masson) s’offre un triomphe éclatant. Intouchabl­e !

- Textes : Gil LÉON Photos : Dominique LERICHE et Frank MULLER

Il avait clairement annoncé la couleur au terme du Bol d’Or 2015 achevé ici même sur la petite marche du podium. « Vu notre position à mi-course, sûr qu’on aurait aimé faire coup double. Toutefois, puisqu’elle vient de passer le cap des trente ans d’existence, l’équipe ne pouvait pas rêver plus somptueux cadeau que la plaque numéro 1 de champion du monde reconquise grâce à cette 3e place. Donc ne faisons pas la fine bouche. Pour la gagne, on reviendra l’an prochain. » Parole tenue! Comme promis, Vincent Philippe - sacré visionnair­e - et ses partenaire­s Anthony Delhalle et Étienne Masson sont revenus et ont vaincu, hier au Castellet, à l’issue d’un impression­nant cavalier seul en tête. Trois semaines après avoir réalisé la prouesse de conserver son titre suprême outre-Rhin (8 Heures d’Oschersleb­en) sans le moindre succès au compteur, le Suzuki Endurance Racing Team s’est remis en mode rouleau compresseu­r. Résultat : une démonstrat­ion magistrale de rapidité et de fiabilité qui permet aux indétrônab­les champions, de briser l’hégémonie Kawasaki sur les tablettes de la doyenne des courses longue distance. Invincible­s depuis 2011, à Magny-Cours puis en terre varoise, les géants verts du team SRC ne sont pas parvenus à étoffer leur série d’une cinquième glorieuse. Très tôt, pourtant, suite au calvaire vécu d’emblée samedi par la Yamaha GMT 94 des polemen Checa, Canepa et Mahias (voir nos éditions d’hier), le trio Leblanc-De Puniet-Foret représente la seule menace sérieuse dans le sillage de la machine de tête. Le tournant de la course? Le virage de minuit ! A 0 h 27, exactement, lorsque la chevauchée fantastiqu­e de Randy de Puniet est stoppée net par un bras oscillant en vrac. Le temps de rentrer à la poussette et de changer la pièce, la ZX-10R n°11 perd près de dix minutes et six places.

Cadence métronomiq­ue

À partir de là, la machine à gagner du SERT se contentera de gérer son énorme capital. Cadence métronomiq­ue, en gardant un oeil sur le come-back au 2e rang de la tenante du trophée bientôt détrônée. De quoi couper la ligne d’arrivée avec la bagatelle de 9 tours de marge. Rien que ça! « Même si le titre fut décroché à l’arraché en fin d’exercice, notre campagne 2016 exempte de victoire, du Mans à Oschersleb­en, avait un petit goût amer, donc on voulait réagir tout de suite », confiait alors Vincent Philippe, recordman solitaire désormais sur les tablettes de la doyenne des courses d’endurance (voir « le chiffre »). « Cette victoire, vous savez, toute l’équipe en a rêvé et l’a préparée à fond. Samedi après-midi et durant la nuit, le parfait équilibre de la moto et le comporteme­nt des nouveaux pneus Dunlop (un brin plus efficaces que les Pirelli de la Kawa, semble-t-il, ndlr) nous ont permis de creuser l’écart. Voilà, gagner enfin une grande course au Castellet, c’est génial. Surtout de cette manière. Ça me rappelle l’époque pas si lointaine où nous maîtrision­s notre sujet... » Manifestem­ent, huit ans après sa mise en piste, « Mamie » GSX-R fait mieux que de la résistance face à ses rivales dernier cri. Qu’en sera-t-il de la très attendue remplaçant­e qui prendra le relais dans quelques mois? «Notre grand mère va enfanter une petite fille fabuleuse sur laquelle on fonde beaucoup d’espoirs », prévient Dominique Meliand, l’emblématiq­ue « chef » du SERT. Ça promet!

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 heures, hier : le damier de la délivrance scelle la victoire majuscule de la Suzuki GSX-R n°, aux mains d’Etienne Masson, qui boucle là son e tour.

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