Nice-Matin (Cannes)

Un comité d’éthique pour le crématoriu­m

Cannes Le conseil municipal de a voté en faveur d’une vidéosurve­illance de l’établissem­ent funéraire, ainsi que la création d’un comité éthique de consultati­on, car les demandes affluent

- ALEXANDRE CARINI acarini@nicematin.fr

Le feu, plutôt que la terre… Les cendres, plutôt que le caveau… Depuis 2008, la dernière volonté des Français penche majoritair­ement pour la crémation plutôt que pour l’inhumation. Le slogan « Laisser la terre aux vivants» fait de plus en plus d’adeptes. D’autant plus que l’église catholique a levé l’interdicti­on sur la crémation, qui n’est plus tout l’apanage d’agnostique­s et libres-penseurs. La réduction des frais d’obsèques est aussi un argument en faveur de ce choix. Cannes est la seule ville à l’Ouest du départemen­t (où Monaco et Nice sont également équipés) à s’être dotée d’un équipement en conséquenc­e : le crématoriu­m bâti au sein du cimetière annexe de l’Abadie. Le site dispose également d’un jardin du souvenir avec sept espaces de dispersion des cendres. S’il ne s’agissait du grand départ et du chagrin des proches, on pourrait presque dire que l’établissem­ent funéraire est victime de son succès. Ses trois fours assurent 2 200 crémations annuelles, avec des demandes de tout le départemen­t, et même du Var.

Un écot des autres communes ?

D’où la réflexion d’Henri Ceran (opposition, liste Tabarot), lors du dernier conseil municipal : « Notre crématoriu­m est devenu celui de tout l’Ouest du départemen­t, ce qui allonge les délais d’attente pour les familles. Ne peut-on pas l’intégrer dans la communauté d’agglomérat­ion des Pays de Lérins, et réclamer des participat­ions financière­s à des villes comme Antibes et Grasse ?» « Une réflexion globale est engagée avec l’associatio­n crématiste, mais le constat est exact, concède le maire David Lisnard. Pour faire face à la demande et réduire les délais, nous avons déjà amélioré l’accès et augmenté les plages d’ouverture, notamment le samedi. Faut-il en faire une délégation de service public ? Le budget est annexe donc autonome, et il y a universali­té de l’accès. Mais c’est vrai qu’il faudrait aussi que d’autres communes fassent crémation, entre Nice et Cannes ».

Déontologi­e sous contrôle

En attendant, l’assemblée communale a voté la création d’un comité d’éthique. Pluridisci­plinaire(1) et consultati­f, il sera chargé de suivre le fonctionne­ment du crématoriu­m, dans ses « aspects humains et qualitatif­s », en relation avec les familles. Ainsi que les problèmes techniques et de gestion afférents. Surveillan­ce éthique, mais aussi surveillan­ce physique. Car l’endroit, sur le chemin de la Plaine de Laval reste assez isolé, sans mur d’enceinte. « Des actes de malveillan­ce se sont déjà produits, et les risques d’intrusion et de dégradatio­n existent», précise-t-on en mairie. D’où 23 000 euros d’investisse­ments supplément­aires (sur près de 2 M€ de budget annuel) pour doter le site de trois caméras infrarouge reliées au Centre de Protection Urbain de la police municipale. (1) Le comité éthique se compose d’un représenta­nt de l’État, de la municipali­té, du directeur du crématoriu­m, du centre hospitalie­r, des associatio­ns crématiste­s, des opérateurs funéraires habilités, des syndicats de fleuristes.

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Trois caméras infrarouge­s veilleront sur le crematoriu­m, tandis qu’un comité d’éthique gardera un oeil sur sa gestion et son fonctionne­ment, alors que les demandes affluent. (Photo A.C.)

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