Sur les traces des détenus à l’ancienne maison d’arrêt
L’ancienne maison d’arrêt de Grasse a été mise en vente par le ministère de la Justice. Les acheteurs potentiels peuvent la visiter et ont jusqu’au 14 octobre pour faire une offre
Peinture écaillée, fientes de pigeons qui jonchent le sol, rambardes rouillées, cela fait 24 ans que la maison d’arrêt a définitivement fermé ses portes. Mis en vente par le ministère de la Justice, le bâtiment de presque 1 300 m2 offre cependant un espace important pour un projet d’envergure, au coeur du centre historique de la capitale des parfums. Une quinzaine de visites a déjà eu lieu. Désormais, les potentiels acquéreurs ont jusqu’au 14 octobre prochain pour déposer leur projet. «La maison d’arrêt est un bien particulier, explique Marie-Hélène Bovery, directrice de la gestion publique à la direction départementale des finances publiques. C’est pourquoi il a été décidé de la vendre via un appel d’offres.» La procédure pour prétendre à l’ancienne maison d’arrêt : un projet solide et l’argent nécessaire pour le réaliser, ainsi qu’une caution de 50 000 euros pour déposer son dossier. « Nous avons un cahier des charges précis, indique Valérie Marie, inspectrice au service France Domaine. Après réception, les offres sont données à la direction départementale des finances. Tout est enfermé dans un coffre et ne sera ouvert que le 17 octobre, date où la commission tranchera. »
Un bâtiment de m vendu en l’état
Le bâtiment, qui date de la fin du XIXe siècle, s’ouvre sur une nef centrale éclairée par une verrière. Élevé sur trois niveaux, on y trouve le quartier des hommes, composé de 30 cellules. Le quartier des femmes, sur l’aile gauche du bâtiment, comporte 13 cellules. Sur l’aile droite, on retrouve les parloirs au rez-de-chaussée et deux appartements de fonctions, de 95 et 123 m2, sur les deux niveaux supérieurs. « Le bâtiment n’est pas classé mais il est dans un environnement classé, souligne Marie-Hélène Bovery. Il faudra obtenir l’accord de l’architecte des bâtiments de France pour les travaux à venir.» Les annexes du bâtiment (cours, coursives, etc.) représentent une surface de près de 400 m2. Au sous-sol, on trouve une cuisine vétuste, des caves voûtées et quelques cachots. L’ampleur des travaux est importante. Au moins autant que les projets d’aménagement qu’il est possible d’imaginer. Sans oublier que le bien est vendu en l’état. En attendant, les paris sont lancés. Appartements, hôtel, bureaux ou encore musée. La réponse sera donnée dans quelques semaines.