Nice-Matin (Cannes)

Un avion de tourisme s’est posé en urgence

Hier, un avion de tourisme en difficulté a dû atterrir sur l’A8 entre Brignoles et Le Luc dans le Var. Un atterrissa­ge insolite mais maîtrisé puisqu’aucun dégât n’est à déplorer

- ANNE DUJARDIN adujardin@nicematin.fr

Imaginez l’ombre au-dessus des voitures en train de rouler sur l’autoroute. » Olivier Candelier, chef de district de Vinci autoroutes, n’en revient pas. Car ce n’était pas un rapace qui passait au-dessus des voitures, sur l’A8, entre Brignoles et Le Luc, hier matin, mais un petit avion en difficulté. « Quand il s’est rendu compte qu’il avait un problème, le pilote a dû amorcer un atterrissa­ge. Les automobili­stes ont compris le souci et ont calé leur vitesse sur la sienne, imaginait hier Jean Brocard, le président de l’aéro-club du Soleil, à Cuers, propriétai­re de l’avion. Les automobili­stes ont naturellem­ent ralenti et il a pu se poser en douceur. » Il fallait aller vite pour éviter les lignes à haute tension sur la trajectoir­e. «Il fal- lait faire un choix, il a fait le bon », insiste Jean Brocard.

« Les jeunes n’ont jamais paniqué »

Le monomoteur Robin DR 400 avait décollé peu avant 9 heures. Aux commandes, Daniel, un pilote chevronné, avec de nombreuses heures de vol sur le carnet. À ses côtés, deux élèves de première, qui avaient passé avec succès le brevet d’initiation aéronautiq­ue. Le vol d’hier venait récompense­r leurs efforts de l’année passée. « Il s’agissait d’un vol d’observatio­n pédagogiqu­e, raconte le pilote. C’est pour ça que je peux raconter précisémen­t ce qu’il s’est passé. Du moment où le moteur a eu des ratés, jusqu’à l’atterrissa­ge, je leur ai tout expliqué. Jamais ils n’ont paniqué.» L’atterrissa­ge est réussi. Mais l’avion bloque les voies de circulatio­n. Le pilote et les lycéens le tirent alors vers le bas-côté et posent l’aile sur le muret de sécurité. Puis, s’apercevant que la zone de refuge est proche, ils décident de déplacer l’appareil – environ 700 kg – une nouvelle fois. Deux voies de circulatio­n sont ainsi débloquées. La zone est très rapidement sécu- risée. Sur place, les gendarmes de la brigade mobile opérationn­elle du Cannet-des-Maures, les équipes de Vinci autoroutes et le capitaine Porte, commandant en second de l’escadron départemen­tal de sécurité routière. L’ambiance est bon enfant. Aucun blessé, ni dégât ne sont à déplorer. « Il a vraiment fallu toute l’expertise et le sang-froid d’un pilote chevronné», admire le capitaine Porte. Et maintenant ? Que faire de l’avion ? « Moi je pense qu’il faut le faire redécoller. Il me faut juste 400 mètres de piste », estime Jean Brocard. « Hors de question » pour les gendarmes spécialist­es des transports aériens venus de Nice. Et pour cause. Hier matin, il était impossible de déterminer ce qui avait pu conduire à cet atterrissa­ge d’urgence. En attendant les analyses – qui seront pratiquées une fois l’avion revenu à sa base cuersoise – l’appareil ne peut pas prendre son envol. Il faudra donc le dégager par la route. Plus facile à dire qu’à faire. Avec ses huit mètres d’envergure, l’appareil n’est pas transporta­ble en l’état. C’est seulement vers 13 h 30 que les mécanicien­s arrivent sur place. En quelques heures, ils démontent complèteme­nt l’appareil. En pièces détachées, l’aéronef peut rejoindre son hangar. Après avoir été entendu par la gendarmeri­e pour son atterrissa­ge hors du commun, le pilote a pu retrouver son club. Il insiste : « Je ne suis pas un héros. On est entraîné pour ça. Il fallait que je prenne une décision. Il faut croire que j’ai pris la bonne. »

 ??  ??
 ?? (Photos Gilbert Rinaudo) ?? Après son atterrissa­ge en urgence sur l’autoroute A, l’avion a été entièremen­t démonté. C’est en pièces détachées qu’il a rejoint son hangar.
(Photos Gilbert Rinaudo) Après son atterrissa­ge en urgence sur l’autoroute A, l’avion a été entièremen­t démonté. C’est en pièces détachées qu’il a rejoint son hangar.

Newspapers in French

Newspapers from France