Nice-Matin (Cannes)

Une stèle en mémoire des deux premières victimes niçoises du terrorisme FRANCE FRANCE

- ERIC GALLIANO

Au cours des douze derniers mois, 230 Français ont perdu la vie dans un attentat. Un à un, leurs noms ont été cités lors de la désormais traditionn­elle cérémonie d’hommage aux victimes du terrorisme organisée chaque 19 septembre, à Paris. Il y a deux ans Michel Dechauffou­r avait pris la parole aux Invalides. Ce mari, ce père rendait alors hommage à Corine, son épouse, et Anne, sa fille. « Elles sont les premières victimes niçoises du terrorisme », rappelle cet expert-comptable. Demain, une stèle en leur mémoire sera inaugurée par la Ville de Nice sur la colline du Château. Juste à côté du monument dédié à Hervé Gourdel, cette autre victime du terrorisme qui n’en finit plus d’endeuiller la capitale azuréenne.

«On aurait pu les éradiquer avant…» Corine avait 57 ans et Anne, sa fille, 27 ans, lorsqu’elles ont été fauchées par les balles des shebab. Ce groupe de rebelles somaliens, qui a fait allégeance à Daesh, a attaqué le 21 septembre 2013 un centre commercial de la capitale kenyane. Les Dechauffou­r, qui possèdent un lodge dans ce pays depuis de nombreuses années, se trouvaient à Nairobi. Corine et Anne furent les premières victimes de l’attaque qui a fait plus de 75 morts et des centaines de blessés. « Elles sont passées en voiture devant ce centre commercial au moment où le commando a commencé a tiré. La voiture qui se trouvait devant elles n’a rien eu. Celle de derrière non plus…», souligne Michel Dechauffou­r. La vie de ce Niçois a basculé il y a trois ans. Dans la douleur, cet expert-comptable prenait alors conscience que « nous sommes en guerre ». Michel Dechauffou­r n’a cessé de le répéter ensuite. « Je l’ai dit et redit », souffle ce mari, ce père endeuillé. Mais, cette menace n’en finit plus de grandir. De frapper. Plus seulement à l’étranger. Désormais jusque sur le territoire national. « Pourtant, à l’époque Daesh existait à peine. Ils ne comptaient que quelques combattant­s. On aurait peutêtre pu les éradiquer avant », regrette Michel Dechauffou­r. Il était au Kenya le 14 juillet dernier. Ce pays a déjà apposé le nom de son épouse, Corine, et de sa fille, Anne, sur le mémorial qui a été construit à Nairobi en l’honneur des victimes de l’attaque perpétrée par les Shebab en 2013. « Christian Estrosi m’avait promis qu’une stèle serait également aménagée ici, à Nice », explique Michel Dechauffou­r. Parole tenue. Tout comme devrait se tenir l’an prochain une exposition rassemblan­t les toiles de Corine son épouse. Elle était une artiste reconnue et Anne une étudiante brillante. Leur destin a été brisé par le terrorisme. Variété Alphonse Lavallée Catégorie 1

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Anne et sa mère Corine Dechauffou­r, deux Niçoises victimes d’une attaque terroriste au Kenya en . (Photo DR)
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