Valère, le garçon d’à côté
Formé à l’AS Monaco, prêté à l’OGC Nice l’an dernier, où il a flambé, Germain est attendu...
Quand le calendrier de la saison est sorti, Valère Germain a immédiatement cherché la date de ce match. Son retour à Nice. Là où il a planté 14 buts l’an dernier et régalé la France du football avec le Gym. Avec Ben Arfa, Plea, Koziello, Pied, Seri, Puel, l’attaquant prêté par l’AS Monaco a passé une saison à tutoyer les sommets et à se refaire un moral, lui qui n’entrait plus dans les plans de Leonardo Jardim. Un an plus tard, la donne a changé. Germain fait partie des « capitaines » de l’ASM où sa prolongation de contrat est en bonne voie (il est lié au club jusqu’en 2018). D’aucuns seraient revenus revanchards en Principauté. Surtout vis-à-vis de l’entraîneur portugais. Pas lui. « C’est le même qu’avant son départ pour Nice, éclaire un proche du vestiaire monégasque. Il est toujours aussi cool, tranquille. Tu sens que Nice l’a marqué, il a un profond respect pour cette équipe. Il s’est relancé làbas, il n’a rien oublié. Il est vraiment très heureux de jouer contre eux, surtout à Nice. »
La même place dans le vestiaire
Homme tranquille, facile à vivre et parfait dans un groupe professionnel, Valère Germain a repris ses habitudes à l’ASM, club qu’il fréquente depuis plus de dix ans. Dans le vestiaire où tout est millimétré et étudié, il a retrouvé sa place, dans un coin. La même qu’avant son escapade niçoise. Vraiment le même, au fond ? « Il est plus sûr de lui après cette saison à Nice, étaye un joueur monégasque. Plus sûr sportivement car humainement, c’est le même mec, toujours humble. Il est peut-être plus déterminé. Il a tellement envie de jouer ce match, même si tu sens dans ses mots qu’il a un respect incroyable pour Nice ».
S’il marque, sa joie sera mesurée
Dernièrement, Germain a beaucoup évoqué Nice avec ses proches. Et toujours avec des mots doux. Positifs. Il ne cache pas qu’il s’agit d’un match particulier. Le joueur a passé une super-saison au Gym, où il a créé des vraies relations avec certains gars et, notamment, avec Vincent Koziello, « son petit », dont il est resté très proche. Têtes bien faites, ces deux-là parlaient la même musique sur le terrain. Celle du jeu en mouvement, de l’évitement. C’était limpide. Facile. Propre. Collectivement, l’attaquant de la Principauté a passé une saison magnifique qui restera gravée en lui. Du côté des Ultras de la Populaire Sud, il n’a laissé « que des bons souvenirs ». « On savait à quoi s’attendre puisqu’il était prêté », glisse un cadre du groupe qui confie qu’il « ne sera pas sifflé, mais pas non plus ovationné. » « C’est dommage qu’il soit plus chez nous, car il aurait davantage vibré en jouant ce derby sous nos couleurs. » En début de mercato, les dirigeants niçois ont réellement songé à prolonger l’aventure commune. Lucien Favre appréciait le joueur. Lui, n’était pas du tout contre l’idée de s’inscrire dans la durée avec le club rouge et noir. Or, Vadim Vasyliev, qui avait fixé le prix de base à huit millions d’euros, a finalement fait comprendre à l’état-major niçois que Germain n’était pas à vendre. Après la qualification face à Fenerbahçe en Ligue des champions, le dirigeant russe n’avait pas boudé son plaisir après le doublé de son attaquant qui n’a plus marqué depuis. « C’est un enfant du club. Je suis très content pour lui. Il a été bon avec Nice, mais on préfère l’avoir avec nous. » Depuis, le joueur de 25 ans s’est (re)mis au service de ses coéquipiers, ne réclamant jamais la lumière et se dépouillant pour les autres, à l’image de sa remise délicieuse pour Fabinho sur le troisième but monégasque à Lille. Même si le schéma en 4-2-3-1 ne lui convient pas forcément à merveille, surtout avec le retour de blessure de Falcao, Germain n’oublie pas qu’une saison est longue, notamment avec la Ligue des Champions au menu. Alors, ce soir, quand il foulera de nouveau la pelouse de l’Allianz Riviera, il aura du monde à saluer et des paluches à serrer. En privé, Germain a déjà annoncé qu’en cas de but, sa joie sera mesurée. Un peu à l’image de son ouverture du score... pour Nice contre Monaco l’an dernier (voir ci-contre).