Nice-Matin (Cannes)

Le haut du panier est encore loin

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Soumise à des changement­s incessants de diffusion télé (SFR Sport2, cette saison), la ProA souffre d’un manque d’attractivi­té qu’elle tentera de compenser en faisant éclore de nouveaux talents à l’heure d’entamer une nouvelle saison, vendredi.

Villeurban­ne, nouvelle locomotive ?

Depuis onze ans, l’élite du basket français peine à se trouver un club-phare, capable d’imposer sa supériorit­é sur le Championna­t, de briller en Coupe d’Europe et de créer un engouement hexagonal autour de lui. Limoges est la seule équipe à avoir conservé son titre durant cette période (2014, 2015) mais n’a pas réussi à se qualifier pour les playoffs la saison dernière. Strasbourg a été régulier sans toutefois réussir à remporter l’une des quatre dernières finales. Le champion sortant Villeurban­ne, présidé par Tony Parker et qui nourrit de grandes ambitions, peut-il endosser le costume de patron ? L’avenir le dira.

Loin du gratin européen

Fait rarissime : la France n’aura aucune équipe cette saison ni en Euroligue (C1), ni en Eurocoupe (C2), les deux compétitio­ns majeures du continent. La Fédération internatio­nale (Fiba), en guerre avec la société Euroleague, a créé une nouvelle compétitio­n continenta­le - la Fiba Champions League - où joueront les quatre meilleurs clubs français de la saison écoulée : Villeurban­ne, Strasbourg, Monaco et Le Mans. Mais pour l’instant, les meilleurs clubs continenta­ux sont restés dans le giron de l’Euroligue. Et les matches de la Fiba Champions League n’ont pour l’instant pas trouvé de diffuseur télévisuel en France. « Cette situation est regrettabl­e pour la ProA » souligne le meneur villeurban­nais Trenton Meacham. « J’aurais aimé que l’on garde l’Euroligue, le deuxième meilleur Championna­t au monde après la NBA. C’est ce qui motive le plus d’affronter les grosses armadas européenne­s, regrette le Monégasque Yakuba Ouattara, révélation de la saison passée. Cela risque d’être un frein pour attirer certains joueurs. Ce sera à nous et aux clubs de montrer que la ProA reste attractive. »

Phare monégasque

Impression­nant en préparatio­n (8 matches, 8 victoires), Monaco, porté par un recrutemen­t alléchant, a le profil pour assurer le spectacle, voire prétendre au titre. Remis de sa déchirure au mollet, qui l’avait privé d’équipe de France et de camp NBA, Yakuba Ouattara pourrait s’affirmer comme l’une des figures majeures de la Pro A. Une aubaine pour le championna­t, alors que tous les Bleus évoluent en NBA ou dans les grosses cylindrés européenne­s, et que Rodrigue Beaubois (exSIG) est parti en Espagne. Comme chaque saison, la ProA servira surtout de tremplin pour des Américains méconnus et tentera de faire progresser des jeunes français en devenir. Comme l’arrière Isaïa Cordinier (Antibes, 19 ans), fils d’un ancien handballeu­r internatio­nal (Stéphane Cordinier) ou encore le meneur David Michineau (HyèresToul­on, 22 ans), tous deux draftés cet été et renvoyés en Europe pour s’aguerrir. « Revenir à Antibes, mon club formateur, c’était le choix idéal », dit Cordinier. « Je voulais avoir des responsabi­lités. C’est l’occasion » affirme Michineau.

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L’AS Monaco (ici Ouattara), portée par un gros recrutemen­t, sera l’un des prétendant­s au titre pour sa e année en Pro A. (Photo JF Ottonello)

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