Des projets terroristes déjoués mais pas sur la Côte selon le procureur
L’info, révélée par France 3, a tourné en boucle. Depuis le 14 juillet, cinq attentats auraient été déjoués sur la Côte d’Azur. Le magistrat niçois estime que ses propos ont « peut-être été surinterprétés»
Dans un documentaire diffusé hier soir, France 3 évoque le fait que « cinq projets d’attentats ont été déjoués sur la Côte d’Azur depuis le 14 juillet ». Cette information émanerait du procureur de la République de Nice en personne. Mais l’intéressé dément et évoque une « surinterprétation » de ses paroles. « Je n’ai pas connaissance de projet d’attentat sur la Côte d’Azur », rectifie Jean-Michel Prêtre. Le journaliste qui a réalisé cette interview, Didier Brignand, maintient que le procureur de la République de Nice a « évoqué à plusieurs reprises, face et hors caméras, plusieurs projets déjoués sur la Côte d’Azur ».
France évoque cinq attentats déjoués sur la Côte d’Azur ?
Ce que j’ai à dire, précise le magistrat, c’est qu’il y a eu, grosso modo, à affaires en lien avec la radicalisation, traitées depuis le -Juillet à Nice. Ce sont essentiellement des affaires d’apologie du terrorisme, de menaces. Des faits qui, souvent d’ailleurs, ont été jugés par le tribunal en comparution immédiate. Sur cet ensemble, quatre à cinq dossiers ont été transmis au parquet antiterroriste de Paris. Ça ne veut absolument pas dire qu’il y a eu des projets d’attentat précis, identifiés, qui ont été déjoués sur la Côte d’Azur…
C’est le cas ou pas ? Est-ce qu’il y a eu des projets d’attentat contre la Côte d’Azur ?
Pas à ma connaissance. Mais encore une fois je ne peux pas communiquer là-dessus. D’abord parce que l’antiterrorisme relève du parquet de Paris. C’est donc le procureur de Paris qui pourrait répondre à cette question-là. Moi je ne connais que les dossiers qui ne sont pas, au départ, terroristes, mais qui peuvent révéler à un moment donné, chez certaines personnes, des intentions de cet ordre. Et c’est ceux-là, les quatre ou cinq que j’évoquais, qui ont été transmis à Paris. En revanche, ceux qui font l’objet d’une enquête à Paris, de la sousdirection antiterroriste, ceux-là, je ne les connais pas.
Par exemple l’affaire des deux Niçoises interpellées les et septembre dernier, c’est un dossier qui n’émane pas de chez vous ?
Non, il s’agit là d’une enquête purement parisienne et je n’ai été informé de ces faits qu’après coup.
Pour autant il semblerait que ces deux jeunes filles avaient bien un projet d’attentat…
Ce dossier ne fait en tout cas pas partie des quatre ou cinq que j’évoque.
Et ceux que vous évoquez ne concernent pas un éventuel projet d’attentat sur la Côte d’Azur…
Pas sur la Côte d’Azur en tout cas…
Pas sur la Côte d’Azur ?
Ces dossiers concernent des personnes qui manifestent une intention violente qui s’apparente à des projets de terrorisme avec parfois indication de cibles, même si c’est souvent de manière très générique. D’autres sont plus précis et évoquent tel type de bâtiment ou telle manifestation. Mais dans ces dossiers que j’ai eus à transmettre je n’ai pas d’indication sur des cibles précises sur la Côte d’Azur.
Ça reste malgré tout inquiétant : même si la côte d’azur n’était pas visée, on a quand même des profils azuréens qui prévoyaient un passage à l’acte à Paris ou ailleurs…
Tout à fait. Je vous parle de cinq dossiers qui justifient la saisine du parquet antiterroriste de Paris. On est quand même au-delà de la simple apologie.