La Colline s’est «réformée» en véritable lieu de vie
La Villa « protestante » du 9 rue de la Croix a été totalement rénovée afin de proposer des salles de conférences et de cours, ainsi que de nombreux hébergements à louer. Pour tous
C’est une très belle bâtisse au sommet d’une colline. Au coeur de la ville, mais à l’écart du tumulte urbain. Avec un grand jardin, et une vue imprenable sur la mer et le Suquet. Un endroit propice au recueillement, mais pas seulement. Aux yeux de l’Église protestante unie, cet édifice daté de 1878 était une « maison de Dieu » qui abritait la paroisse de Cannes, et le presbytère du pasteur local. Mais c’était aussi une école mixte, où garçons et filles «de toutes classes sociales et de toutes confessions» faisaient l’apprentissage du savoir avec dévotion, de 3 à 14 ans. La villa La Colline accueillait aussi des scouts marins, qui posaient là leurs baluchons avant de prendre le large. Un « oecuménisme sociétal », contrarié à partir de 1960. Faute de moyens pécuniaires, l’école a fermé et le bâtiment a lentement périclité. Au point de ne plus pouvoir recevoir de public depuis cinq ans, car l’édifice n’était plus du tout aux normes. Tombé en disgrâce ? C’était sans compter l’âme charitable, et la manne financière, de l’association protestante «Le foyer féminin». La vente d’un immeuble au bas du Petit Juas a rapporté 2,5 M€ consacrés à la rénovation de cet autre patrimoine.
hébergements
Après deux ans de travaux, le résultat est là. Comme flambant neuf, sur 900 m2. Aux normes sismiques, et adapté aux personnalités à mobilité réduite. La Colline est à nouveau un lieu de vie. Avec son presbytère pour le pasteur Philippe Fromont. Mais aussi une grande salle de conférence polyvalente, à isolation phonique. Et deux salles de cours. L’association « Apprendre ensemble » y donne déjà des cours de français pour résidents étrangers. À l’étage, 7 chambres, 14 lits. Au confort spartiate, mais propret. Au 2e, deux autres chambres en alcôve, et un dortoir de 18 lits. Soit l’hébergement d’une quarantaine de personnes, dont a déjà bénéficié une famille pour des noces. Boiseries, fenêtres hublot, lumière, pas l’austérité des huguenots. «Le site est ouvert à tout le monde, pourquoi pas des centres de vacances, mais on étudiera les dossiers avant de louer», précise Philippe Henry, président de la Fondation du Protestantisme qui gère ce nouvel ensemble. Ce qui s’appelle repartir sur de bonnes bases…