L’Espagne retrouve l’espoir d’une sortie de la crise politique
Le chef du Parti socialiste espagnol a démissionné samedi soir après avoir été désavoué par les siens, rendant possible une sortie de crise dans ce pays bloqué dans une impasse politique. Pedro Sanchez a été poussé vers la sortie par une partie de son équipe opposée à sa stratégie de blocage à l’encontre du chef du gouvernement conservateur sortant, Mariano Rajoy. L’Espagne est sans nouveau gouvernement depuis neuf mois après deux élections législatives, en décembre 2015 et en juin, qui ont débouché sur un Parlement fragmenté entre quatre formations : le Parti populaire (PP, droite conservatrice) de Mariano Rajoy, le Parti socialiste (PSOE), Podemos (gauche radicale) et Ciudadanos (centre libéral). En l’absence de majorité au parlement, Rajoy tente en vain de former un nouveau gouvernement, mais a été bloqué jusqu’ici par le veto des 85 élus socialistes à la Chambre des députés: aux commandes de son parti depuis 2014, Pedro Sanchez, premier secrétaire général élu par les militants, répétait depuis presque un an « Non, c’est non », au patron du Parti populaire. « L’Espagne ne mérite pas quatre ans de plus d’un président du gouvernement qui a systématiquement menti à la société espagnole », a-t-il encore dit vendredi soir en évoquant les affaires de corruption, les coupes claires, la misère et les inégalités ayant selon lui marqué le mandat de Rajoy.
Peu à peu fragilisé
Mais le leader socialiste s’est vu fragilisé en interne au fil des mois par les défaites électorales sans précédent de son parti, mis en difficulté par l’émergence de Podemos (gauche radicale). Mercredi, il a été visé par un coup de force d’une partie de son équipe de direction, qui a démissionné en bloc pour le faire tomber. Et samedi soir, ces dissidents l’ont désavoué en refusant de convoquer un congrès extraordinaire du parti comme il le souhaitait pour mettre fin aux divisions. Ils l’ont emporté par 133 voix contre 107. Les partis espagnols n’ont désormais plus que quelques semaines, jusqu’au 31 octobre, pour parvenir à un compromis et investir un nouveau cabinet. S’ils échouent, le roi devra convoquer un nouveau scrutin pour décembre, les troisièmes législatives en un an – une perspective fortement rejetée par les électeurs, selon des sondages.