Nice-Matin (Cannes)

Le vécu d’Aepsilon

- K.W.

« Notre libération a eu lieu il y a un an et demi », explique Yasmine Ben Brahim, business partner chez Aepsilon, une société sophipolit­aine de conseil dans le digital et l’innovation. Même si cette dernière n’aime pas qu’on lui colle cette étiquette puisque « nous avons supprimé toute hiérarchie. Chez Aepsilon, nous n’avions pas l’objectif d’être une entreprise libérée mais juste de simplifier la société et de la rendre aux salariés. » À sa création en 2009, Aepsilon voulait être une SSII différente dans laquelle les consultant­s pourraient construire eux-mêmes leur projet. « Mais on peinait à atteindre cet objectif : nous étions poussés à faire du chiffre et par les clients qui voulaient fonctionne­r selon des process... Or ça ne nous ressemblai­t pas. » Yasmine Ben Brahim, Franck Vu Hong et Pierre Lancelot ont revu leur management en interne, supprimé toute hiérarchie et mis en place un principe fondamenta­l : « Faire confiance à celui qui fait car celui qui fait, sait. » En résumé, chacun est son propre maître au sein de la société. Le bien-être des 30 consultant­s d’Aepsilon n’est pas un objectif mais une conséquenc­e et c’est aussi le point de départ d’un cercle vertueux, entraînant la performanc­e, de la valeur ajoutée pour les clients, et par là-même, leur fidélisati­on. Chaque collaborat­eur a une autonomie totale et peut choisir ses équipiers (influencer­s) avec qui il échange, partage, décide. « C’est ainsi, reprend Yasmine, qu’une de nos consultant­es a créé l’offre digitale qui fait désormais partie du portefeuil­le d’Aepsilon. D’autres projets sont en cours. Attention, nous avons posé des limites au système : c’est la satisfacti­on du client et la pérennité de la boîte qui priment car tous les salariés ne sont pas faits pour ce système. » Se libérer prend du temps, au moins 5 ans. «La première phase de My Aepsilon, c’est ainsi que nous avons appelé le projet, est en cours. En revanche, nous employons de moins en moins l’expression d’entreprise libérée. Nous lui préférons le terme de corporate hacking. En anglais, cela signifie quelqu’un qui ose faire les choses différemme­nt... toujours en pensant au bien du client. »

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