À Mandelieu-La Napoule: un travail de longue haleine
Démontrer, convaincre, rassurer ! Et, par la même occasion, tordre le cou aux attaques; la principale émanant de l’élu d’opposition Jean-Valéry Desens qui, au cours d’une vidéo réalisée par ses soins le long du Riou (1) il évoquait l’inaction de la municipalité sur ce bassin. C’était tout l’enjeu de la réunion proposée hier matin par le maire de Mandelieu-la-Napoule à ses administrés au centre d’animations Eden Parc. Une rencontre juste après la très poignante cérémonie d’hommage aux huit victimes mandolociennes emportées il y a un an jour pour jour, dans la nuit du 3 au 4 octobre, dans d’insoutenables conditions (lire page suivante). Dans une salle comble, surtout composée de présidents de conseils syndicaux de copropriétés sinistrées (Palme d’Or, Cap Vert, Lavandin, L’Argentière, etc.), il s’agissait pour Henri Leroy de faire un point d’étape sur les actions menées depuis un an. D’annoncer les mesures, nombreuses, titanesques même, à poursuivre. Sous l’intitulé : « bilan de la gestion de crise territoriale ». En s’appuyant, aussi, sur les compétences transférées à la Communauté d’Agglomération Cannes Pays de Lérins CACPL. Ce que confirmait son président, le député Bernard Brochand, assis à la droite d’Henri Leroy – pour établir un vaste Programme d’Actions de Prévention contre les Inondations (PAPI 2).
Pas deDIGavantl’ été Quitte à se répéter, au cours de cet échange citoyen, Henri Leroy a insisté sur le fait que «la population pouvait être rassurée quant à l’entretien du Riou car, dans le cadre du PAPI 2 du Riou de l’Argentière, le mandataire hydraulicien, la société Canal de Provence [d’ailleurs représentée hier] assurent une veille constante et régulière du cours d’eau du Riou». Chaque année, 300000 € sont investis pour le curage du Riou. «Malheureusement, les citoyens sont sur-informés, parfois mal informés, et des fois même désinformés. Or la loi NOTRe, la Nouvelle organisation territoriale de la République change tout. Ce sont les communautés d’agglomération qui vont avoir la compétence GEMAPI, la gestion du milieu aquatique et de prévention de l’inondabilité. Donc, nous allons conduire ensemble tout ce qui touche à l’inondabilité», a annoncé le maire. Rappelons que, dans l’urgence, puis pendant les deux mois qui ont suivi les inondations, grâce à l’arrêté préfectoral dressé à titre exceptionnel, les hommes de Force 06 ont pu déblayer les vallons sur les parcelles privées (sur 37 km) comme sur le domaine public. Épaulés par 150 agents des services techniques de la ville. En trois semaines, avec l’entreprise SPADA, 200 m3 d’alluvions ont été nettoyés; les embâcles (arbres, voitures, rochers) ont été enlevés. Parallèlement, 93 familles étaient relogées, 2200 personnes reçues par les services juridiques pour les aider dans leurs démarches administratives et avec leurs assureurs. Des psychologiques ont reçu 3 500 appels. Plus tard, entre juin et juillet 2016, les berges du Riou ont été consolidées pour un montant de 105 000 euros. Maintenant, outre les systèmes d’alerte (comme l’appli «my predict») mis en place, un autre grand chantier se poursuit, celui des négociations foncières, en vue de réaliser un bassin de ralentissement d’une capacité de 350000 m3 sur le site des Barnières, dans le Var. Un message fort a également été adressé aux propriétaires de terrains situés dans les vallons. Obligation d’entretien leur est faite, comme il leur a déjà été rappelé par courrier. Sinon, une DIG, une Déclaration d’Intérêt Général permettra à la CACPL d’intervenir en facturant la prestation au propriétaire. «Mais pas avant l’été 2017», prévient Serge Castel, le directeur de la DDTM, car la procédure est longue, très longue. 1. La Ville a maintenu hier sa volonté de déposer plainte contre J.-V. Desens pour accusations mensongères.