« Des séquelles demeurent encore aujourd’hui »
Maggie Kolodiege, psychologue à la mairie du Cannet
Psychologue au service petite enfance au Cannet, Maggie Kolodiege s’est consacrée, avec une collègue, au suivi psychologique des familles de Carimaï. Du camping du Ranch au relogement.
Quelle prise en charge après un tel choc ?
Certains habitants se sont vus mourir. Il a fallu mettre des mots sur les ressentis, symboliser, afin d’éviter les troubles traumatiques. J’ai vu une dizaine de familles d’octobre à avril, en ciblant les personnes les plus fragiles psychologiquement et socialement. Il y a eu aussi des consultations pédopsy. Les personnes en retrait étaient signalées par les autres. Pour certains, la catastrophe s’est ajoutée à des difficultés existantes. Mon souci, qu’ils ne soient pas stigmatisés. J’ai remonté leurs besoins. Comme lors de certaines aberrations sur les attributions de logement.
Ont-ils été résilients ?
Leur grande chance, c’est qu’ils étaient solidaires entre eux. C’est ce qui m’a frappée. Au point d’être mal à l’aise d’obtenir un logement avant les autres.
Comment vont-ils aujourd’hui ?
J’ai stoppé la mission en avril. Me voir, c’était aussi les ramener à leur vécu. Ils avaient envie d’avancer. J’espère que je les ai aidés. Mais des séquelles demeurent encore aujourd’hui. Et certains auraient encore besoin d’écoute ».