Raphaël Savin à la pointe de son art
À16 ans à peine, Rafael Savin fait figure de grand espoir de l’escrime française. Un rôle de leader que le jeune Cannois vient de confirmer après sa victoire au circuit national français à Paris en octobre dernier en M17 (cadets). Un succès confirmé chez les juniors au tournoi d’Hénin-Beaumont puis à Londres en se classant 6e en coupe du monde et 1er Français. Pensionnaire du Pôle France à Aix-en-Provence depuis deux ans, Rafael Savin a donc profité d’une courte trêve pour retrouver Jean-Louis Franco, son premier maître d’arme, mais aussi ses « copains » du Cercle d’escrime de Cannes, à l’occasion d’une journée festive dans la salle des Broussailles avant de se replonger dans un programme chargé en ce début d’année.
Le pôle France à ans
Un court passage parmi les siens qui a permis au jeune espoir du fleuret de refaire un plein d’énergie positive en famille, de s’offrir des moments de détente entre amis et quelques toiles pour ce cinéphile averti. Car quitter le cocon familial, alors qu’il n’a pas encore 15 ans fut la première décision importante que le jeune fleurettiste de Cannes a du prendre. « C’était une chance de vivre sa passion, mais nous lui avons aussi expliqué que ce choix ne serait pas facile. Qu’il allait devoir murir, apprendre à se gérer et surtout qu’il soit très attentif à ses études », intervient Marianne Savin, sa maman mais aussi présidente du CEC. Motivé pour poursuivre sa route vers les plus hauts sommets, Rafael accepte l’éloignement et le rythme effréné de cette nouvelle situation entre entraînements, études (1re S au lycée E.-Zola à Aix-en-Provence) et compétitions. Encore timide en dehors de la piste, Rafael Savin retrouve toute sa ferveur quand il parle de sa discipline, découverte à l’âge de 6 ans en suivant les traces de Thibaut, son aîné de 3 ans. D’ailleurs, Eléonore, la petite soeur de 11 ans, est elle aussi promue à un bel avenir.
Sur les traces des plus Grands
« J’ai tout de suite aimé ce sport car s’il reste une discipline individuelle, nous avons besoin de partenaires pour nous entraîner ce qui créé des liens », explique Rafael. Un esprit de groupe confirmé par Jean-Louis Franco. « En escrime, l’autre est absolument nécessaire. À 7 ans, Rafael affichait déjà son esprit de compétition et son envie de gagner, mais il a aussi très vite compris
qu’il devait s’intégrer au groupe », poursuit son ancien maître d’arme qui a rapidement décelé les qualités d’un futur sportif de haut niveau chez son jeune élève. Et Jean-Louis Franco sait de quoi il parle, lui qui a accompagné de grands champions sur les plus hautes marches des podiums internationaux, à l’instar de Jean-Noël Ferrari, champion d’Europe, vice-champion du monde et médaillé d’or par équipe aux J.O. de Sydney (2000).
Aux J.O. en ?
Des traces que Rafael, même s’il avoue ne pas avoir de réel modèle, a forcément envie de suivre. Si les J.O. de Tokyo (2020) arrivent un peu trop tôt pour le jeune Cannois, il espère bien défiler et porter haut les couleurs tricolores en 2024, à Paris, à Budapest ou à Los Angeles selon la décision du CIO qui se réunira à Lima, au Pérou, le 13 septembre prochain. En attendant, Rafael poursuit son apprentissage au Pôle France avant de pouvoir intégrer l’INSEP après son bac et entamer des études de médecine. Mais dans un avenir plus proche, l’actuel chef de file des Cadets de France va reprendre le chemin des pistes pour bien figurer aux championnats d’Europe qui auront lieu en février en Bulgarie puis au championnat du monde, le mois suivant, toujours en Bulgarie.