Isabelle Huppert sacrée aux Golden Globes
Elle a remporté le Golden Globe de la meilleure actrice dramatique pour son rôle de femme violée dans Elle de Paul Verhoeven, en compétition l’an dernier à Cannes
Et de deux ! Après le Gotham Award, le Golden Globe : Isabelle Huppert a remporté dans la nuit de dimanche à hier le trophée de la meilleure actrice dramatique, lors de la 74e cérémonie des Golden Globes. Comme Marion Cotillard en 2008, elle fait désormais la course en tête vers l’oscar, l’une des rares récompenses du cinéma mondial qui lui échappent encore. C’est pour le film Elle de Paul Verhoeven que l’actrice française est sélectionnée. Il représentera la France, le 26 février, dans la catégorie du meilleur film étranger (pour laquelle il a également remporté un Golden Globe). Même si la route vers la consécration suprême est encore longue et semée d’embûches, cette récompense est un atout indéniable pour Isabelle Huppert face à ses principales concurrentes : Natalie Portman (formidable dans le biopic consacré à Jackie Kennedy) et surtout Emma Stone, éclatante dans La La Land, le film de Damien Chazelle (Whiplash ) qui a raflé 7 Golden Globes, dont celui de la meilleure actrice dans un film musical. Elle en aura besoin, car le film de Paul Verhoeven n’est pas aussi consensuel que ceux que les oscars affectionnent. Présenté en compétition à Cannes au mois de mai dernier et salué par la critique comme l’un des meilleurs films de la sélection officielle, il est reparti bredouille et n’a pas fait la carrière espérée en salles (300000 spectateurs en France). Bien que traité avec un humour distancié, son sujet a rebuté, voire choqué, nombre de spectateurs. Dans cette adaptation d’un roman de Philippe Djian (Oh…), Isabelle Huppert joue, en effet, le rôle d’une femme violée qui noue une relation perverse avec son violeur. Plusieurs actrices américaines avaient d’ailleurs refusé le rôle, avant qu’Isabelle Huppert ne s’en empare et que le film soit finalement tourné en France plutôt qu’aux États-Unis, comme le réalisateur de Basic Instinct l’avait d’abord envisagé… PH. D.