Un détenu en tue un autre dans le Pas-de-Calais Incendie dans un port à sec en Corse : bateaux brûlés A Dax, le «contre-procès» de l’évasion fiscale
EN IMAGE
Un détenu a été tué hier par un autre prisonnier au centre pénitentiaire de Vendin-le-Vieil (Pas-de-Calais), près de Lens. le parquet de Béthune a indiqué que l’homicide s’était produit vers h , évoquant une probable « bagarre dans une cellule », sans pouvoir donner plus de précisions à ce stade de l’enquête, confiée à la police judiciaire. Mi-novembre, un détenu brésilien d’une quarantaine d’années avait été retrouvé pendu dans sa cellule de cet établissement sous haute sécurité ; en juillet, un surveillant y avait été victime d’une prise d’otage par deux détenus ; et en septembre , un détenu avait retenu le n° de l’établissement sous la menace d’un couteau durant trois heures. Vingt-sept bateaux de plaisance, de à mètres, ont été détruits dans un incendie qui s’est déclaré dans un port à sec à Ventiseri, en Haute-Corse, hier à heures du matin. Il a fallu six heures à une cinquantaine de sapeurs-pompiers pour venir à bout du sinistre, qui semblerait d’origine criminelle.
Le parquet a requis une dispense de peine à l’encontre du militant altermondialiste Jon Palais, jugé hier à Dax (Landes) comme «faucheur de chaises» dans une agence bancaire. Le militant landais de 37 ans était jugé pour vol en réunion de 14 chaises dans une agence BNP Paribas à Paris, en octobre 2015, et encourt une peine de cinq ans de prison et 75 000 euros d’amende. La décision a été mise en délibéré jusqu’au 23 janvier, dans un procès que Jon Palais et ses sympathisants, venus manifester en force (1 500 personnes selon la police, 2 000 d’après les organisateurs), ont voulu transformer en «contre-procès de l’évasion fiscale», selon eux organisée par cette grande banque mondiale.
« Pacifiste et bon enfant »
Dans ses réquisitions, le procureur de la République, Jean-Luc Puyo, a souligné qu’il s’agit d’un «mouvement pacifiste et bon enfant » .Etde faire valoir que s’il y a bien eu « emport de chaises » ,iln’ya « pas d’éléments intentionnels de l’appropriation frauduleuse ». Il a par ailleurs regretté l’absence de la BNP, partie civile dans ce procès, qui réclame un euro symbolique de réparations. En défense, les avocates – l’ex-magistrate et ex-candidate écologiste à l’élection présidentielle Eva Joly et sa fille, Caroline Joly –, ont demandé la relaxe pure et simple pour leur client. Caroline Joly a évoqué une « procédure d’intimidation par la BNP pour décourager ces actions » visant à dénoncer l’évasion fiscale. Eva Joly, elle, a souligné le « déséquilibre entre un militant pacifiste et la quatrième banque mondiale, et parmi les plus actives dans la création de comptes offshore». Jon Palais, quant à lui, a réitéré à la barre que son acte était « une manière de dénoncer le vol constitué par un système organisé d’évasion fiscale ».
« Journée festive et revendicative »
Il était appuyé par des mouvements de défense de l’environnement ou altermondialistes, qui ont fait de ce procès très médiatisé une «journée festive et revendicative». Dans les halles de Dax réservées pour l’occasion, des militants déguisés en « banquiers », avec cigares et chapeaux haut-de-forme ou billets de banque géants proclamant « Stop à l’évasion fiscale » ,déambulaient ainsi entre fresque géante et concerts. Parmi ces centaines de soutiens figuraient aussi José Bové, ainsi que le candidat EE-LV à l’élection présidentielle, Yannick Jadot: « C’est aux banques et à leurs dirigeants d’être devant les tribunaux pour fraude organisée », a lancé ce dernier, déplorant que « la société civile » doive s’occuper de la question en lieu et place des pouvoirs publics.