Nice-Matin (Cannes)

«J’ aurais aimé finir la saison avec Nice »

Mathieu Bodmer a définitive­ment quitté la Côte d’Azur au bout de trois ans et demi de bons et loyaux services. Le joueur de 34 ans regrette que Lucien Favre ne compte plus sur lui

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Mathieu Bodmer ne dépassera pas la barre des cent matchs disputés à l’OGC Nice. Son compteur restera bloqué à  apparition­s sous le maillot rouge et noir, pour cinq buts et cinq passes décisives. Une aventure officielle­ment amorcée le  septembre , qui s’achève donc par une résiliatio­n de contrat et un regret. « Celui de ne pas finir la saison avec Nice ». Défenseur ou sentinelle, milieu relayeur ou créateur, joueur cadre ou capitaine, intermédia­ire dans les transferts ou interlocut­eur passionnan­t en interview... Pour avoir porté toutes ces casquettes Mathieu Bodmer mérite un grand coup de chapeau. Il s’est déjà envolé sur Paris, le coeur gros. Mais l’éternelle envie de jouer va lui permettre de rebondir très vite. C’est ce qu’il nous a confié par téléphone hier aprèsmidi.

Mathieu, pourquoi avoir résilié votre contrat à l’OGC Nice ?

C’est une bonne question (sourire). J’ai récemment discuté avec le président, il m’a expliqué que le coach ne comptait pas trop sur moi pour la deuxième partie de saison. Résilier mon contrat était une bonne chose pour tout le monde vu que j’avais toujours envie de jouer. C’est une décision qui a été prise entre personnes intelligen­tes.

Ça doit vous laisser un petit pincement au coeur de quitter une si belle saison en cours ? Bien sûr. C’est une tristesse. J’aurais aimé rester au moins jusqu’à la fin de la saison. Ce sont les aléas du foot. Je vais repartir sur une nouvelle aventure en souhaitant le meilleur à l’OGC Nice. J’espère que Nice se qualifiera pour la Ligue des Champions.

Vous pensez que Nice peut rester leader jusqu’au bout ?

Je l’espère ! Maintenant que je ne suis plus dans le vestiaire, je peux parler du titre et leur souhaiter de finir champions. Les joueurs font

‘‘ dans la langue de bois, mais c’est normal. Ce sera compliqué mais je sais qu’ils ont les qualités pour aller au bout.

Vous avez déjà des contacts avec d’autres clubs ?

Oui, j’ai eu quelques retours positifs de certains clubs. J’ai reçu quelques offres. Mais pour l’instant, je vais profiter de quelques jours en famille, rester un peu avec mes enfants. Je choisirai tranquille­ment ma future destinatio­n.

On va donc très vite vous revoir sur un terrain de football...

C’est une certitude. On m’a posé la question d’un eventuel arrêt de ma carrière, il n’en est absolument pas question. Je prends encore beaucoup de plaisir à aller à l’entraîneme­nt. J’ai encore envie d’aider un collectif, mais pas pour un contrat de six mois. J’ai envie de m’inscrire dans une durée assez longue dans une nouvelle aventure.

Si on vous demandait de faire un bilan de vos trois saisons et demie à l’OGC Nice...

C’était une très bonne expérience. Je suis arrivé quand l’équipe sortait d’une belle saison avec une qualificat­ion en Ligue Europa, même s’ils étaient déjà éliminés de la compétitio­n. C’était plus compliqué en championna­t, avec un effectif réduit on a vécu deux saisons un peu difficiles, même si c’était un peu mieux sur la deuxième. On a bouclé la troisième en apothéose avec cette quatrième place. Le club a construit son avenir au fil de ces années, j’ai eu la chance d’arriver l’année du nouveau stade. Arrive bientôt le nouveau centre d’entraîneme­nt, des jeunes formés au club ont progressé. Ça ressemble à ce que j’ai vécu à Lille, il y a une dizaine d’années (- NDLR).

Vos meilleurs souvenirs ?

(Il réfléchit) Il y en a beaucoup sur le plan sportif. Mais ce que je retiendrai avant tout, c’est la vie de groupe. Depuis mon époque à Caen (- chez les pros NDLR), je n’avais pas vécu aussi bien dans un vestiaire. Je n’avais jamais été aussi bien en harmonie dans un groupe.

Un regret ?

Celui de ne pas être resté jusqu’à la fin de la saison.

Comment voyez-vous l’avenir pour l’OGC Nice ?

Il faudra stabiliser le club. La quatrième place était un peu inattendue l’an dernier, mais cette année l’équipe a encore montré de bonnes choses, c’est une confirmati­on. Le problème, ce sera d’aligner une troisième bonne saison d’affilée. Ce sera aux dirigeants de s’en charger, d’essayer d’apporter une plusvalue à l’effectif. Mais je leur fais confiance là-dessus.

Au-delà de votre apport sur le terrain, votre carnet d’adresses va aussi manquer à l’OGC Nice. Vous aviez notamment participé à la venue de Ben Arfa et de Balotelli...

C’est vrai. J’aurais aimé faire encore un peu plus. Comme quoi j’ai toujours fait le maximum pour le club sur et en dehors du terrain. Ça reste ma fierté. Même si c’est le président qui prenait les décisions au final, on peut dire qu’on a travaillé en accord sur ces dossiers.

Un mot pour les supporters ?

Qu’ils ne changent pas. Le Gym a la chance d’avoir un bel outil avec l’Allianz Riviera et cette Populaire Sud qui est une tribune magnifique, toujours pleine. Qu’ils continuent comme ça. Pour le reste des supporters, je leur dirais qu’il faut qu’ils viennent un peu plus au stade. Cette équipe mérite davantage de soutien. Il y a de la qualité et de la joie dans ce groupe. Même si je sais que Nice n’est pas forcément une ville de football, il y a beaucoup d’atouts pour prendre du plaisir au stade.

Je n’avais jamais été aussi bien en harmonie dans un groupe ”

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