Nice-Matin (Cannes)

FOOTBALL Le pari fou d’Infantino

L’élargissem­ent de 32 à 48 équipes au Mondial-2026 a été acté hier par la Fifa

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Toujours plus grand, toujours plus de matches, toujours plus de bénéfices escomptés : de 32 équipes et 64 matches actuelleme­nt, le Mondial-2026 passera à 48 équipes et 80 rencontres. La Fifa l’a décidé mardi et son président Gianni Infantino gagne ainsi son premier pari. De 13 équipes à sa création en 1930 à 24 en 1982 et 32 depuis 1998, la Coupe du monde grossit encore et se disputera selon une première phase éliminatoi­re de 16 groupes de 3, les deux premiers de chaque groupe étant qualifiés pour les 16es de finale. Elu il y a moins d’un an sur un programme de réformes, Infantino assoit ainsi son autorité. Il impose sa première grande révolution à un monde du football qui n’était pas totalement acquis à cette propositio­n formulée pour la première fois à la mi-décembre. « Nous devons dessiner la Coupe du monde du 21e siècle (...) Le football ne se limite pas à l’Europe et à l’Amérique latine », a souligné M. Infantino, pour qui cela permettra à « plus de pays de rêver ». Réticente jusqu’alors, l’UEFA s’est finalement rangée à la propositio­n adoptée à l’unanimité. Le Mondial-2026, dont le pays organisate­ur sera connu en mai 2020, offrira 80 rencontres (contre 64 dans un format à 32). «La bonne nouvelle, c’est que le Mondial à 48 équipes se disputera encore sur 32 jours, que l’équipe vainqueur jouera 7 matches comme aujourd’hui et que le tournoi aura lieu encore dans 12 stades », s’est encore félicité M. Infantino.

Gain de  millions d’euros

Pour autant, cette réforme n’a pas effacé toutes les critiques. « C’est une décision qui a été prise pour des raisons politiques (Infantino soignerait ainsi son électorat, ndlr) plutôt que sportives et c’est regrettabl­e », a asséné l’Associatio­n européenne des clubs (ECA). « Du point de vue de coach de club, il y a trop de sélections dans ce format, a réagi Massimilia­no Allegri, coach de la Juventus, ajoutant cependant que « si j’étais sélectionn­eur, je serais sans doute content ». « J’y suis favorable, a réagi Claude le Roy, sélectionn­eur français du Togo. Mais il aurait fallu aller au bout de leur logique plutôt que d’être démago et de vouloir faire plaisir à tout le monde. Il aurait fallu proposer huit groupes de six équipes, ce qui garantissa­it cinq matches à chacune ». Pour Infantino, successeur de Joseph Blatter, ce format élargi permettra d’accroître l’intérêt sportif de la compétitio­n reine du sport roi, en donnant à plus de pays et pas seulement les grandes puissances du foot l’espoir de se qualifier. Mais ce n’est peut-être pas l’argument principal. Selon un rapport confidenti­el de la Fifa, un Mondial à 48 assurerait une hausse conséquent­e des revenus : 605 millions d’euros supplément­aires par rapport aux prévisions du Mondial-2018 en Russie à 32 équipes. Les revenus des droits télé progresser­aient également de 505 millions de dollars et ceux du marketing de 370 millions de dollars !

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