Nice-Matin (Cannes)

Comment elles sont gérées dans les cantines

Arachides, fruits à coques ou kiwi, les allergies alimentair­es sont de plus en plus nombreuses paraît-il. Est-ce vrai ? Et comment sont-elles prises en charge en milieu scolaire ?

- KATHLEEN JUNION kjunion@nicematin.fr

Je préfère manger à la cantine, avec les copains et les copines… », chantait Carlos. Sauf que pour les enfants ou les adolescent­s qui souffrent d’allergie(s) alimentair­e(s), le restaurant scolaire peut vite les faire déchanter. L’allergie à l’arachide, par exemple, peut déclencher une rhinite, des vomissemen­ts ou encore des douleurs abdominale­s. « Pour faciliter l’accueil à l’école des enfants présentant une allergie alimentair­e, la circulaire de l’Éducation nationale du 10 novembre 1999 a mis en place le PAI, projet d’accueil individual­isé », précise Christel Pannier, diététicie­nne en charge de la qualité de la restaurati­on scolaire et périscolai­re pour la Ville.

Des chiffres stables

Cette circulaire a été chassée en 2001 par une autre qui a élargi à toutes les structures accueillan­t des enfants ou adolescent­s, le même dispositif (lire ci-dessous). « Ce PAI permet à tous les acteurs qui intervienn­ent auprès de l’enfant d’être mobilisés et d’être vigilants pour éviter tout accident », souligne Joëlle Roubaudi, directrice de l’Éducation à la Ville. Car en cas d’ingestion d’un produit allergène, la commune et/ou le chef d’établissem­ent peut être tenu pour responsabl­e. « À Cannes, dans les écoles maternelle­s et primaires, on recense 52 cas où un projet d’accueil individual­isé a été mis en place pour une allergie alimentair­e. Mais 32 enfants prennent un repas fourni par la famille, 8 déjeunent à leur domicile et seulement 12 élèves allergique­s consomment un repas fourni par la société Compass », poursuit la directrice de l’Éducation. « Cela représente environ 1 % des écoliers », précise la diététicie­nne. Un faible nombre qui nécessite de la vigilance mais ne bouleverse pas pour autant toute l’organisati­on de la restaurati­on scolaire. «Ce pourcentag­e n’a pas bougé depuis une dizaine d’années, il n’y a pas une explosion des allergies alimentair­es, contrairem­ent à ce que l’on peut entendre ici ou là », assure Christel Pannier. « Les allergies les plus fréquentes sont l’arachide, les fruits à coque, les oeufs, le poisson, les crustacés. Le kiwi et la tomate sont plus marginaux» , recense la spécialist­e. «Le problème auquel nous sommes confrontés c’est que les parents ne savent pas toujours que leur enfant est allergique », explique la diététicie­nne.

Une prise en charge de Aà Z

Émilie Lebeau, la maman d’Aaron, âgé de 7 ans, sait que son fils est allergique depuis sa naissance à différents aliments. « Mais certaines allergies passent avec l’âge. Aujourd’hui, il ne reste que les pistaches et les noix de cajou », explique-t-elle. « La gestion de

son allergie a été bien prise en charge par l’école Maurice-Alice et la mairie », reconnaît la maman. Et d’ajouter : « C’est assez facile, il suffit de remplir un dossier de PAI avec un certificat médical et une ordonnance en cas d’urgence. » Faute de temps pour préparer le panier-repas, c’est le restaurant scolaire qui gère le plateau d’Aaron. « Ce n’est pas toujours très varié, mais c’est quand même très pratique que la cantine s’en occupe et le personnel fait de gros efforts », reconnaît Émilie Lebeau. Le coût d’un repas anallergèn­es est de 9,48 € contre 5 en moyenne pour un repas classique. La Ville prend en charge 5,11 €. Reste la somme de 4,37 € à la charge des parents.

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 ?? (Photo Patrice Lapoirie) ?? Jambon-frites, un menu qui pose rarement des problèmes d’allergie aux enfants à la cantine. En revanche, quand il y a des arachides, des kiwis, ça devient plus compliqué.
(Photo Patrice Lapoirie) Jambon-frites, un menu qui pose rarement des problèmes d’allergie aux enfants à la cantine. En revanche, quand il y a des arachides, des kiwis, ça devient plus compliqué.

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