Canet et Cotillard en promo niçoise
AVANT-PREMIÈRE
Salles combles. Oui, au pluriel. Sept cents Azuréens ont accueilli Marion Cotillard et Guillaume Canet, hier soir à Nice. Accompagnés du coscénariste Rodolphe Lagau, ils présentaient en avant-première au cinéma Pathé Masséna Rock’n Roll, une comédie désopilante sur la vie de couple. Dans ce qu’elle peut avoir de meilleur, mais surtout de pire. Et sur un scénario teinté d’une telle dose d’autodérision que, sans savoir si c’est du lard ou du cochon, on rit de bon coeur, d’un bout à l’autre des deux heures. Dès l’arrivée, c’est l’euphorie. Elle, sublime dans une robe-pull sur bas résille et cuissardes en vinyle. Mais épuisée – un heureux événement est attendu au printemps. Lui, radieux, doudoune et bonnet de laine. Ce qui lui vaut cette remarque de Marion : « T’as pas trop chaud ? »
Bienvenue dans l’intimité du couple de l’année. Intimité réelle ou supposée? « La concernant, tout est vrai! », rigole le cavalier dont la passion de l’équitation, dit-il dans Rock’n Roll, a eu raison de son sex-appeal. Ici, on joue avec l’image. Canet s’explique: « C’est un film sur la façon dont les gens nous voient. Mais avant tout, une comédie. Un gros, gros délire sur notre vie. » Le réalisateur des Petits mouchoirs rappelle que « cela fait des années que l’on peut lire et entendre beaucoup de conneries» sur son foyer. Beau joueur: « Notamment que Brad Pitt a beaucoup dormi à la maison ces derniers temps… » Un spectateur veut savoir ce que
cela fait de diriger sa « femme » sur un plateau. Cette fois, c’est La
Môme qui prend le micro. « Ce qui était surtout assez troublant, c’était
d’être dirigé par… cette tête.» Les spectateurs de l’avant-première auront compris. Pour les autres, il faudra patienter jusqu’au 15 février, date de sortie de Rock’n Roll. On peut juste esquisser l’idée que Guillaume Canet, dans un accès de jeunisme que favorise une crise aiguë de la quarantaine, se prête à une transformation que ne renieraient pas certains jumeaux de formation scientifique.
Johnny, hilarant
Pas un mot sur la partition de Laeticia et Johnny, hilarante. En revanche, on en sait plus sur les inclinations musicales de Guillaume
Canet. Marion Cotillard vend la mèche : « Sur un tournage, dans un hôtel, il a commencé à mettre Demis Roussos à fond. À mon grand désespoir. » Elle s’y est faite. Car il assume. « Pleinement, et je vous
emm…! », se marre son compagnon. Qui, en retour, se gausse de la passion de Marion pour les carottes: « Elle fait pousser un potager sur le balcon. »
Déontologie oblige, on ne lâchera pas un traître mot sur des sujets (et des parties) intimes qui ont valu quelque inquiétude au fan d’Aphrodite’s Child. OEil pour oeil, dent pour dent, Marion et Guillaume se renvoient la balle avec des confidences bon enfant où l’on apprend, par exemple, que sur le conseil d’un coach vocal, l’actrice oscarisée a joué durant des heures « à quatre pattes » avec une petite voiture Majorette en faisant avec sa bouche un bruit de moteur. Technique infaillible, paraît-il, pour apprendre à rouler les «r». Plus sérieux, Canet avoue que l’idée de cette comédie légère lui est venue après l’accueil glacial de Blood ties. Avec ce précédent film, qu’il est loin de renier, il s’en est pris «plein la gueule» .Dece Rock’n Roll bien « bar ré » ,iladonc soigné chaque virgule : « Rien n’est plus difficile que de faire rire. Cela suppose un rythme qui ne pardonne aucune erreur. Les phrases doivent être simples, rapides et claires. » Le résultat est à la hauteur. Enlevé, gonflé et drôlissime.