Nice-Matin (Cannes)

Les Bleus sur le toit du monde

Une consécrati­on à domicile, ils en rêvaient et l’ont fait. Les handballeu­rs français ont décroché un sixième titre planétaire en battant hier dans leur jardin de Paris-Bercy la Norvège (33-26)

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Ce sacre, seize ans après celui des “Costauds” dans la capitale, scelle l’apothéose d’une génération dorée. Les “Experts” historique­s Nikola Karabatic, Luc Abalo, Michaël Guigou, Thierry Omeyer, Daniel Narcisse avaient déjà remporté tous les titres majeurs en plusieurs fois mais deux seulement avaient vécu la magie d’un triomphe à domicile. En 2001, dans le vieux POPB, les “jeunots” Omeyer et Narcisse, 24 et 21 ans (40 et 37 aujourd’hui) avaient participé à la conquête du deuxième trophée de l’équipe de France. Aujourd’hui elle en est à onze. Personne n’a fait aussi bien chez les messieurs. Seules les Norvégienn­es en comptent davantage (12). Tous les ingrédient­s étaient réunis pour un sixième sacre mondial : une alchimie entre les jeunes et les anciens, un programme de récupérati­on presque sur mesure et les éliminatio­ns plus tôt dans la compétitio­n de leurs plus sérieux rivaux, le Danemark, l’Allemagne, l’Espagne et la Croatie. Fait rarissime, les Français n’avaient croisé aucune de ces quatre équipes et abordaient cette finale, sur le papier, avec davantage de fraîcheur que leurs adversaire­s. Leur expérience aussi parlait pour eux. C’était la treizième finale de la France, la première seulement pour la Norvège. Mais les Scandinave­s, malgré un jour de repos en moins et un combat épique livré en demi-finale contre la Croatie (28-25 a.p.), n’ont paru engourdis ni par la fatigue, ni par l’enjeu de ce match.

Gérard éclipse encore Omeyer

Ils ont même tenu tête aux Bleus en première période et ont joué à fond pour ne pas revivre le même scénario qu’en phase de poules (2831). Malgré la faillite d’Omeyer (2 arrêts sur 12 tirs), remplacé par Vincent Gérard - encore décisif - au bout d’un quart d’heure et les difficulté­s aux tirs de Nedim Remili (2/7 en première mi-temps), les Français ont su trouver les ressources pour repasser miraculeus­ement devant avant la pause grâce à un troisième but de Valentin Porte (18-17). Cet effort a été essentiel pour la suite. Au retour des vestiaires, les Bleus ont profité des pertes de balle adverses pour faire enfler le score (2318, 36e) grâce notamment à l’efficacité des ailiers Michaël Guigou et Porte (5 buts chacun). Sous les yeux du Président François Hollande, Nikola Karabatic (6 buts) et sa troupe ont poursuivi leur travail de démolition. Sander Sagosen, le prodige nordique, a été muselé. Gérard a fait les arrêts nécessaire­s et l’écart n’est plus redescendu sous les trois buts. Il a même gonflé grâce à deux réalisatio­ns consécutiv­es de Karabatic (31-23) à l’approche des cinq dernières minutes vécues comme dans un rêve par les quelque 15 600 spectateur­s de Bercy qui entonnaien­t une Marseillai­se. Et les Bleus restaient maîtres du monde, après la perte de leur couronne européenne (5e à l’Euro) et de leur titre olympique à Rio (2e) où ils avaient chuté contre toute attente en août face à leur souffre-douleur favori, le Danemark (26-28). La plaie du Brésil n’avait jamais cicatrisé. Cette victoire lors de “leur” Mondial constitue un rebond. Au-delà du succès sportif de la France, ce 25e Championna­t du monde aura été une réussite dans les salles avec près de 540 000 spectateur­s (82% de taux de remplissag­e sur l’ensemble de la compétitio­n). Mais des questions vont se poser après ce sacre. Omeyer et Narcisse vont-ils poursuivre l’aventure ? Quid de Guigou (35 ans) et Luc Abalo (32 ans) ? Didier Dinart et Guillaume Gille vont devoir trouver des réponses.

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 ??  ?? Neuf matchs, neuf victoires : les Bleus ont signé un parcours sans-faute pour obtenir un sixième titre mondial. (Photos AFP)
Neuf matchs, neuf victoires : les Bleus ont signé un parcours sans-faute pour obtenir un sixième titre mondial. (Photos AFP)

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