Nice-Matin (Cannes)

Elle meurt étouffée au restaurant

Présentant ses voeux hier à Nice, le président azuréen de l’UDI a défendu avec virulence François Fillon, mettant en accusation « une certaine presse et une certaine justice »…

- THIERRY PRUDHON tprudhon@nicematin.fr

La concurrenc­e de Nice Guingamp, exactement à la même heure, n’a pas empêché Rudy Salles de réunir quelques centaines de militants et amis politiques, hier après-midi pour ses voeux de président départemen­tal de l’UDI. Au premier rang desquels Christian Estrosi, venu saluer en Rudy Salles son compagnon de route « le plus fidèle et le plus loyal », et le maire (LR) de Nice, Philippe Pradal, qui a loué « son expérience, sa bienveilla­nce et son efficacité » comme adjoint au Tourisme. Avant de filer au stade pour y suivre la seconde mi-temps du match, Christian Estrosi en a profité pour insister sur la nécessité pour la droite « du rassemblem­ent dans la diversité, du rassemblem­ent des différence­s dans un corpus de mêmes valeurs ». Le président de la Région a aussi brièvement évoqué les embarras actuels du candidat de sa famille : « Qu’on ne compte pas sur moi pour ne pas être dans la loyauté la plus sincère, au moment où une curée s’abat sur François Fillon… Quel que soit ce qui peut nous troubler, nous avons besoin de tout changer dans ce pays. »

« On ne peut pas accepter de telles méthodes »

Rudy Salles lui-même est allé plus loin encore dans le sens du rassemblem­ent et d’une unité à tous crins de la droite. Il faut l’avouer, on n’avait pas entendu grand monde défendre François Fillon avec autant de conviction, pour ne pas dire d’excès, ces derniers jours. Ecoutez plutôt : « Nous assistons à une campagne de dénigremen­t médiatique sans précédent. Une certaine presse et une certaine justice se mettent ensemble pour abattre un homme. C’est une affaire grave qui met en cause l’informatio­n et la liberté des électeurs de choisir. On ne peut pas accepter de telles méthodes dans une démocratie. » Et de s’étonner que les frais de coiffeur de François Hollande n’aient pas suscité la même fièvre médiatique. Rudy Salles a également tapé tant sur Emmanuel Macron que sur Benoît Hamon – « Moi, j’ai beaucoup aimé Marcel (Amont) » –, défendant « la nécessité d’envoyer demain à l’Élysée quelqu’un qui ait les épaules assez larges pour tenir tête à Trump comme à Poutine ». Plus généraleme­nt, il a milité pour la protection des frontières extérieure­s de l’Europe, le non-élargissem­ent de l’Union et la non-entrée de la Turquie dans celle-ci. Localement, il a confirmé que le Carnaval de Nice aura bien lieu en février, dans un espace totalement sécurisé, invitant les Azuréens « à venir participer en famille et sans crainte à cette très belle fête ». Et le député UDI a conclu ses voeux en remettant la médaille d’honneur de l’Assemblée nationale à François Cornu, principal du collège Joseph-Vernier à Nice, qui a organisé en décembre une Assemblée nationale des collégiens au Centre universita­ire méditerran­éen.

Élection en attente

On allait presque oublier : l’élection du président départemen­tal de l’UDI, qui devait se dérouler samedi, a été reportée par les instances nationales, pour cause de contestati­on des fichiers électoraux, sur fond de candidatur­e dissidente. En vue de sa réélection, Rudy Salles devra faire face à une liste concurrent­e conduite par le conseiller municipal villefranc­hois Cédric Cirasa, adhérent direct de l’UDI. Hier aprèsmidi, le président sortant n’aura en tout cas pas franchemen­t semblé aux abois…

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Rudy Salles (au centre) a remis à François Cornu (à droite) la médaille de l’Assemblée nationale, hier aprèsmidi à Nice. (Photo N.-M.)

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