En Allemagne, le social-démocrate Martin Schulz se lance contre Merkel
Porté par des sondages encourageants, le nouveau chef de file des sociaux-démocrates (SPD) allemands Martin Schulz a lancé hier sa campagne électorale pour tenter de détrôner Angela Merkel en promettant justice sociale et fermeté contre la droite nationaliste. « J’ai l’ambition de devenir chancelier » et de faire du SPD « la première force politique du pays », a déclaré à Berlin dans son premier grand discours celui qui fut cinq ans, jusqu’à tout récemment, le président du Parlement européen. Au vu des enquêtes d’opinion, la chancelière conservatrice reste encore largement favorite pour obtenir un quatrième mandat à l’issue des élections législatives du 24 septembre, qui seront précédées au printemps de trois scrutins régionaux importants. Mais alors que le SPD atteignait depuis des mois des records d’impopularité, menaçant même d’être rattrapé dans les intentions de vote par la droite radicale anti-immigration, l’arrivée de Martin Schulz, confirmé hier comme candidat à la chancellerie par son parti, a donné un nouvel élan.
Il remplace Sigmar Gabriel
Il remplace comme figure de proue celui qui apparaissait jusqu’alors comme le candidat naturel des sociaux-démocrates, Sigmar Gabriel. Ce dernier a finalement jeté l’éponge la semaine dernière face aux mauvais sondages. Plus à gauche que ce dernier, l’ex-président du Parlement européen a d’emblée dit hier vouloir lutter « pour une Allemagne plus juste », dénonçant les bonus des patrons et les paradis fiscaux permettant aux grands groupes d’échapper à l’impôt, et promettant de défendre les classes populaires. Une tentative pour reconquérir un électorat qui, comme partout en Europe, s’est largement détourné de la social-démocratie. Sa deuxième priorité, a-t-il dit, est la lutte contre la progression du parti nationaliste « Alternative pour l’Allemagne», qu’il a qualifié de « honte pour la République ». « Nous savons, en Allemagne, à quoi peut mener un nationalisme aveugle », a-t-il tonné.