Vol spectaculaire de toiles de maîtres: trois hommes jugés à Paris
On croirait à un scénario de film hollywoodien, et pourtant. Cinq toiles de maître, dérobées en 2010 au Musée d’art moderne de Paris, restent introuvables, mais le voleur présumé et deux acolytes sont jugés aujourd’hui.
« L’homme-araignée »
Dans le milieu, on ne présente plus « l’homme-araignée » : Vjéran Tomic, 49 ans et quatorze condamnations au casier, est autant un as de la varappe qu’un voleur talentueux. Il frappe volontiers aux carreaux d’appartements en étage des beaux quartiers, prélevant presque sans casse bijoux et toiles de maître. Arrêté en mai 2011, il avouera rapidement le vol du musée, sans jamais donner le nom de commanditaires. A ses côtés, deux hommes sont poursuivis pour recel devant le tribunal correctionnel de Paris. Cette nuit du 19 au 20 mai 2010, il est 3 h 30 quand une baie vitrée en plexiglas du Musée d’art moderne de la ville de Paris est descellée et le cadenas d’une grille coulissante sectionné: un homme est entré.
« Rien ne fonctionnait »
La silhouette se dirige vers la Nature morte au chandelier de Fernand Léger. Les rivets antivol fixés au tableau sont arrachés. Voyant qu’aucune alarme ne se déclenche, elle continue sa déambulation. Il s’enhardit à décrocher aussi Le Pigeon aux petits pois de Picasso, L’Olivier près de l’Estaque de Braque et une Pastorale de Matisse, ainsi que La Femme à l’éventail de Modigliani. Aux enquêteurs, Tomic dira qu’il ne pensait pas arriver jusque-là. Mais les trois gardiens ne voient rien, les détecteurs de mouvement sont défaillants depuis deux mois, et les alarmes hors service. En gros, «rien ne fonctionnait », avait résumé un des agents de sécurité. Le butin est estimé à près de 100 millions d’euros par la mairie de Paris, propriétaire des toiles, mais jusqu’à 200 millions par certains experts.