Nice-Matin (Cannes)

Forte tête

Grâce à un but de Silva en fin de match, l’ASM reste leader

- A PARIS, FABIEN PIGALLE

Au coup d’envoi, Monaco avait perdu sa place de leader au profit de l’OGC Nice tombeur de Guingamp un peu plus tôt dans la journée (3-1). A une semaine du derby, la pression était donc montée d’un poil. Clairement, l’ASM amorçait un virage capital dans sa saison. Sur un but du génial Bernardo Silva dans les arrêts de jeu, les Monégasque­s ont évité une sortie de route qui semblait écrite alors que Cavani avait ouvert la marque sur penalty à 10 minutes de la fin. Mais pour une fois, le football est juste. Car une défaite de Monaco aurait franchemen­t laissé un sale goût en bouche ce matin. Il n’y aurait rien eu de dramatique, mais quand même. Au final, partir du Parc des Princes en restant leader de la Ligue 1, et sans avoir perdu, ça a de la gueule. Surtout, les joueurs de Jardim ont montré une force de caractère exceptionn­elle. Celle d’un champion ?

 minutes d’observatio­n

D’un solide prétendant certaineme­nt. Mais il reste du chemin. Les joueurs monégasque­s l’avaient annoncé : le match contre le PSG n’était pas une finale du championna­t. Et ils ont peut-être fini par s’en convaincre, allez savoir. Voilà pourquoi, on a eu droit à un véritable round d’observatio­n en première période entre deux équipes très appliquées à ne pas perdre. Si la justesse technique était au rendez-vous, ça manquait cruellemen­t de tranchant dans les dernières passes. Hier, personne ne voulait tendre la joue pour en prendre une bêtement. Pendant 20 minutes, les joueurs de la Principaut­é exerçaient un pressing prometteur avant de lâcher un peu du mou. Même scénario en deuxième période. L’ASM s’attendait à une bataille au milieu, mais c’est bien dans les couloirs que les joueurs du PSG se sont appliqués à jouer. Les montées de Kurzawa et Meunier obligeaien­t Bernardo Silva et Thomas Lemar à multiplier les efforts pour couvrir le long de la ligne de touche.

Lemar fait passer un frisson

Les gauchers, éléments perturbate­urs par excellence, s’époumonaie­nt donc à défendre. Mais le petit portugais a montré qu’il avait toujours de la réserve, et la lucidité pour planter un coup de poignard. Les joueurs de la capitale ont remporté aux points la première période avec un Cavani très en vue (10’, 22’, 35’, 42’). En danger comme rarement sur coups de pied arrêtés, la charnière Glik Jemerson était heureuse de voir Thiago Silva (14’) et Marquinhos (29’) passer au travers. Sur la balance, le onze de Jardim ne pesait pas lourd au niveau des occasions. Seuls Lemar (13’) et Sidibé (27’) sur coup-franc faisaient frissonner le Parc des Princes. En manquant cruellemen­t de poids dans la zone de vérité, avec un duo Germain-Falcao aux abonnés absents, les Monégasque­s manquaient de solutions offensives. Un comble pour une équipe qui a claqué jusque-là 64 buts en championna­t. Voilà pourquoi, chose rarissime, Fabinho devait s’employer à envoyer un caramel de 30 mètres. Trapp détournait. Une action ô combien symbolique. Malheureux, le gardien allemand se blessait en début de deuxième période et devait laisser sa place à Areola, alors qu’il venait de sortir une balle de 1-0 sur une frappe en pivot de Falcao (46’). La plus belle occasion monégasque de la partie avec le centre fort de Lemar qui passait devant le but parisien et Jemerson (60’). Dans une deuxième période mieux maîtrisée, mais où ils se sont retrouvés menés, les Monégasque­s s’en sont sortis au courage. Et repartent du Parc des Princes, têtes hautes, comme des Princes. De quoi aborder le prochain derby contre Nice, samedi, avec envie.

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(Photo AFP) La joie des Monégasque­s sur le but égalisateu­r.

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