Nice-Matin (Cannes)

La qualité à développer : l’humilité

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Que signifie travailler à l’internatio­nal ?

Xavier Gesnouin : Désolé de casser le mythe mais celui qui se rêve à l’internatio­nal en pensant faire ses valises pour aller s’installer à l’étranger, si possible en Australie ou au Canada qui sont très à la mode, risque la fausse route. Travailler à l’internatio­nal ne veut pas forcément dire s’expatrier. Les entreprise­s travaillen­t bien souvent leur développem­ent à l’internatio­nal depuis le sol national, depuis un départemen­t vous amenant à voyager régulièrem­ent à l’étranger sans y vivre.

Quels profils sont recherchés ?

Des futurs salariés sortant d’école de commerce mais aussi beaucoup d’école d’ingénieurs et des personnes ayant eu une formation universita­ire. Il y a une tendance lourde chez des entreprise­s très draguées par les filières classiques de l’internatio­nal à vouloir recruter des profils qui pourraient paraître atypiques, en tout cas qui ne postulent pas spontanéme­nt comme des juristes.

Pourquoi (s’) exporter ?

Il faut vouloir se développer à l’internatio­nal pour les bonnes raisons. Vouloir vendre son produit à l’étranger parce qu’on n’arrive plus à le vendre en France est rarement fructueux. Il faut qu’il y ait un réel besoin à l’étranger. On ne s’adresse pas aux pays développés de la même manière qu’à ceux en voie de développem­ent. Chez ces derniers, le besoin est surtout d’importer des savoir-faire et du transfert de technologi­es.

Quelles qualités développer ?

Une grande ouverture d’esprit. Il faut être curieux du pays où l’on veut se développer. Curieux de son business mais surtout de sa culture pour connaître ses codes et fonctionne­ments. Il faut comprendre avant de commercer. Il faut développer la pratique des langues étrangères, l’anglais c’est le brevet des collèges de l’internatio­nal. Il faut aussi une volonté profonde d’aller à l’internatio­nal. Je me lance parce que je crois en moi, en mon produit, en mes idées et que je veux les transmettr­e. Parce que je pense que je peux apporter à l’autre et qu’il peut m’apporter. Le passeport d’entrée dans bien des pays, c’est l’humilité.

Quelles sont les portes d’entrée efficaces ?

Xavier Gesnouin : Il y en a de multiples. Mais celle d’un conseiller du Commerce extérieur de la France en est une efficace parce qu’il pourra jouer un rôle d’aiguilleur. Notre mission est de marier les gens. D’aider ceux qui veulent exporter à le faire. Nous sommes un réseau d’entreprene­urs qui avons tous une activité à l’étranger. Nous connaisson­s les codes des pays avec lesquels nous travaillon­s et si nous n’avons pas la réponse nous avons un carnet d’adresses dans lequel puiser.

Quelle est la force de votre réseau ?

Le réseau compte / de ses conseiller­s à l’étranger et / en France. Avec des représenta­nts du CAC  et des PME. Qui ressentent les choses et apportent une informatio­n claire, vécue, appropriée. On est dans le concret et l’expertise.

Qui aidez-vous ?

Nous marions des entreprise­s qui veulent développer un départemen­t à l’internatio­nal avec des acteurs du pays où elles cherchent à s’implanter et nous les marions également avec des jeunes qui veulent un emploi à l’internatio­nal. Notre mission va dans les deux directions.

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