Nice-Matin (Cannes)

Bienvenue au Village BtoB

Le projet du Village by CA PCA, pépinière du Crédit Agricole, a été lancé officielle­ment via un partenaria­t avec la CCI Nice Côte d’Azur. En attendant l’ouverture à Sophia en septembre L’exemple d’IziCap

- PROPOS RECUEILLIS PAR KARINE WENGER kwenger@nicematin.fr

En septembre, Sophia Antipolis comptera un village de plus en son sein. Celui du Crédit Agricole. La banque, première banque entreprise­s de France, y ouvrira les portes de sa pépinière qui accueiller­a une cinquantai­ne de startups. La signature du partenaria­t avec la CCI Nice Côte d’Azur a marqué jeudi dernier le lancement officiel du Village by CA PCA. José Santucci, directeur général du Crédit Agricole Provence Côte d’Azur et porteur du projet, en explique les tenants et aboutissan­ts.

Qu’est-ce que le Village by CA?

C’est un écosystème créateur de valeur et une pépinière de startups qui soutient des projets à fort potentiel dans une démarche d’open innovation. Le Village by CA a pour but de faire émerger des projets innovants ; d’accompagne­r les jeunes entreprise­s dans la mise en oeuvre de leurs solutions et dans leur réussite commercial­e ; de promouvoir l’innovation sous toutes ses formes. Le premier Village a été créé à Paris en septembre . Il a été suivi de Bordeaux, Lille, Châteaudun. Une vingtaine d’autres verront le jour en région d’ici . Portés par les Caisses régionales de Crédit Agricole, les Villages dynamisent l’économie des territoire­s en soutenant l’innovation localement.

Quel est le concept ?

Le slogan du Village, c’est « Coopérer pour Innover ». Le Village se veut créateur de liens et s’appuie sur ce qui fait la force du Crédit Agricole : le réseau et la notion de tiers de confiance. Les startups du Village ont accès aux autres villages. À terme, tous les Villages by CA seront interconne­ctés et dessineron­t un vaste réseau national et internatio­nal dans lequel startups et grandes entreprise­s pourront Spécialisé­e dans les FinTechs, la startup niçoise Izicap a intégré le Village by CA à Paris grâce à la caisse régionale du Crédit Agricole Provence Côte d’Azur. La solution développée par Izicap est d’utiliser les données de cartes bancaires des clients de façon anonymisée de manière à amener aux commerçant­s de détail et de proximité une analyse marketing de leur chiffre d’affaires et de leur proposer de gérer des systèmes de fidélité. « Un exemple qui illustre parfaiteme­nt notre concept circuler et entrer en relation d’affaires, quelle que soit leur implantati­on. Nous mettons aussi l’accent sur la création d’un écosystème interne. C’est pour cela qu’il y aura dans chaque structure une Place du village. Outre la symbolique, ce sera un lieu d’échanges. Et un maire sera chargé de l’animation, secondé par une structure de gouvernanc­e : le conseil municipal.

Qu’apportez-vous aux startups qui intégreron­t le Village?

En plus de l’image de marque et de confiance que le Village leur apporte, elles ont accès au portefeuil­le d’entreprise­s de la banque. Le Crédit Agricole est très bien implanté auprès des PME et ETI qui n’ont pas les moyens de faire de la R&D et qui sont intéressée­s par les startups des secteurs où elles n’ont pas investi. Cela peut amener de la technologi­e digitale dans des de mise en relation, commente José Santucci. Désormais la caisse régionale Provence Côte d’Azur du Crédit Agricole travaille avec Izicap, sortie depuis du Village. Nous testons leur solution et la proposons à nos clients commerçant­s. Nous devrions normalemen­t l’implanter partout en France. » Juste retour des choses, le dirigeant de la startup, après avoir bénéficié de la pépinière parisienne, s’est proposé de faire partie du comité de sélection des startups du Village by CA PCA. structures plus classiques. Les startups ont aussi accès aux partenaire­s des Villages (Sanofi et Hewlett-Packard par exemple pour le Village parisien). Un « plus » pour ces jeunes pousses qui pourront rapidement exposer leurs projets à des décideurs.

Quoi d’autre ?

Un hébergemen­t de  mois, des formations, des conférence­s, un réseau d’experts, des ateliers de cocréation, des espaces privatisab­les et une visibilité renforcée auprès de leurs clients. Via sa filiale CA CIB, la banque de financemen­t et d’investisse­ment du Crédit Agricole, le Village dispose de locaux et de services dans  villes dans le monde (New York, Londres, Moscou, Shanghai, Séoul, Tokyo, Singapour…) afin d’aider les startups dans leur développem­ent à l’internatio­nal.

Allez-vous recruter des entreprise­s dans votre domaine, c’est-à-dire la banque et la finance ?

Non, pas obligatoir­ement. Pour le Village parisien, nous avons défini des secteurs de l’économie dans lesquels nous estimons qu’il y a des besoins de développem­ent et que l’on pourra accompagne­r comme l’agricultur­e et l’agroalimen­taire qui sont les secteurs historique­s du Crédit Agricole. Mais il y a aussi l’environnem­ent, la silver economy, la santé et le logement... Chaque village aura une déclinaiso­n adaptée à son environnem­ent.

Et pour Sophia Antipolis ?

Nous avons rajouté le tourisme, les nouvelles technologi­es, la cybersécur­ité et la mer même si nous travaillon­s déjà en étroite relation avec TVT à Toulon sur ce dernier domaine.

Sont-elles déjà sélectionn­ées ?

Non, pas encore, nous venons juste de signer notre premier accord de partenaria­t avec la CCI Nice Côte d’Azur et sommes encore dans des questions de logistique et de travaux. Nous allons bientôt ouvrir les appels à candidatur­e à une cinquantai­ne de startups, en priorité de la région. Mais selon la typologie et les secteurs concernés, rien ne nous interdit d’en intégrer d’autres venues d’ailleurs.

Pourquoi avoir opté pour Sophia Antipolis ?

Pour son écosystème, même si l’Eco-Vallée est en train de prendre de l’importance et qu’à terme, on pourrait très bien y être présent. Pour l’heure, il n’y a pas de meilleur endroit que Sophia pour faire ce village. Le bâtiment de   m², l’ancien Skema Executive, devrait être prêt le  septembre pour accueillir les startups. D’ailleurs, un partenaria­t est en cours de signature avec Skema Business School et la structure du Village national.

Quel retour pour le Crédit Agricole ?

Nous sommes dans notre démarche de banque mutualiste. Ce qui nous intéresse de participer au développem­ent économique de notre territoire. Bien sûr, nous bénéficier­ons indirectem­ent de ce développem­ent économique. En tant que dirigeant d’une PME de   salariés sur la Côte d’Azur, si je trouve un concept pour m’aider à développer mon entreprise, c’est tant mieux. Idem si nous pouvons trouver des solutions pour nos clients.

Comment allez-vous financer le Village?

Par des subvention­s du Crédit Agricole et des partenaire­s qui trouvent dans le Village de l’image et des solutions. Outre la CCI NCA, nous avons d’autres contacts avec des partenaire­s nationaux et locaux. S’il est trop tôt pour en parler, nous sommes confiants.

Qui sera le maire du village ?

Ce n’est pas encore décidé.

À terme, c’est autant de villages que de caisses régionales ?

Non, pas forcément. Mais il y a des caisses qui ont déjà en projet d’avoir plusieurs villages. Cela dépend des territoire­s et des opportunit­és.

 ?? (Photo K.W.) ?? José Santucci, directeur général du Crédit Agricole Provence Côte d’Azur : «Le Village by CA est un espace de coopératio­n dédié aux jeunes entreprise­s innovantes. »
(Photo K.W.) José Santucci, directeur général du Crédit Agricole Provence Côte d’Azur : «Le Village by CA est un espace de coopératio­n dédié aux jeunes entreprise­s innovantes. »
 ??  ?? La place du Village by CA à Paris, un lieu d’échanges et de rencontres. (Photo Alain Goulard)
La place du Village by CA à Paris, un lieu d’échanges et de rencontres. (Photo Alain Goulard)
 ??  ??

Newspapers in French

Newspapers from France