Mademoiselle Vernis décolle dans les aéroports français L’essor
Avec ses bars à ongles sur chariots mobiles nés à Nice, Mademoiselle Vernis a déjà conquis cinq aéroports français. Elle vise le réseau en franchise et ouvre une boutique à Lyon
a ne se fait pas en soufflant dessus, mais ça vaut le coup.» A 30 ans, Sandrine Guirao, Niçoise qui fête ses trois ans de chef d’entreprise, ne regrette rien du choix qu’elle a fait. Un diplôme d’HEC Montréal en poche, un contrat signé dans un grand groupe à Paris, en 2014, elle a claqué la porte de la finance de marché pour fonder Mademoiselle Vernis, une chaîne de manucure agile et mobile, allant au-devant de la clientèle. Elle voulait, nous confiait-elle alors, être décisionnaire et dérouler sa stratégie. L’esprit entreprenarial insufflé pendant ses études avait été plus fort que la belle carrière promise. À 27 ans, l’Azuréenne a repris le chemin de l’école pour passer un CAP d’esthéticienne, s’est rompu à la pause de vernis au sein de grandes enseignes, et s’est lancée. L’aventure a démarré à Nice au coeur même des entreprises où elle proposait des manucures sur le lieu de travail, réalisées sur le temps de pause des salariées. Un service qu’elle a finalement abandonné après quelques mois mais qui perdure au travers d’une autre entreprise, Belle comme un camion, qui développe les manucures sur Sophia, avec un truck. « La clientèle commençait à se fidéliser via les comités d’entreprise mais une autre opportunité s’est présentée et, comme le démarrage était plus lent que je ne l’imaginais, je l’ai saisie, confie Sandrine Guirao. Il y a trois ans, l’aéroport de Nice lui propose d’exercer au Terminal 2. Elle retravaille son concept, garde le côté agile et mobile, et ajoute un décorum glamour. Elle crée son identité autour d’un chariot ressemblant à ceux des marchands de glace d’antan, forme une équipe et se déplace d’une porte d’embarquement à l’autre. Pratique, rapide et novateur.
Flexibilité maximale
Cette pionnière de la manucure post-contrôle de sécurité, capte une clientèle d’ennui et d’impulsion. Elle lui rend un vrai service, « express mais de qualité», insiste-t-elle, avec un partenaire produit reconnu qui est Essie. Et elle innove en se plaçant au coeur des flux aéroportuaires. « Nous adaptons nos horaires au programme des vols. Nous déplaçons nos chariots en fonction des départs. C’est un concept clé en main, qui ne nécessite pas de travaux, avec une rentabilité optimale dans les aéroports de taille moyenne où il y a peu de boutiques où flâner. » La formule séduit. Après Nice, son Terminal 2 toute l’année et le T1 en haute saison, Mademoiselle Vernis est désormais présente à Lyon, Marseille, Toulouse, Bâle-Mulhouse. Elle y entre sans contact, joue le jeu du test et valide par la preuve. Prochaine étape cette année : amorcer le développement du réseau en franchise et répondre à la demande qui émane des gares et centres commerciaux. Mademoiselle Vernis ouvre aussi une boutique à Lyon dans le futur T1 en septembre. Décollage réussi. À bras-le-corps, à force d’énergie, avec une prise de risque maximale, mais réussi. L’enthousiasme supérieur aux obstacles, Sandrine Guirao va au bout de son ambition : créer une chaîne de bars à ongles développée en propre et en franchise. Rendez-vous dans trois ans.