L’autre visage de JeanLuc Mélenchon
Portrait L’homme politique a accepté de se confier à Gérard Miller, sans tabou, pour un documentaire inédit sur France 3
Gérard Miller et Anaïs Feuillette dressent le portrait du candidat du Front de gauche dans JeanLuc Mélenchon, l’homme qui
avance à contre-courant .Le psychanalyste et réalisateur propose un autre visage du personnage, connu pour sa virulence contre les médias ou dans les meetings politiques.
JeanLuc Mélenchon n’aime pas les médias et refuse le vedettariat. Comment atil réagi à votre demande ?
Il l’a considérée comme un élément de sa campagne. Il sait qu’il doit en passer par là, car la Ve République oblige à une personnalisation étonnante. Un documentaire de quatrevingtdix minutes en prime time fait partie du jeu. À partir du moment où il a dit oui, il n’a jamais nuancé sa participation ni connu d’état d’âme. On peut être en désaccord avec lui, mais on a la possibilité de l’entendre d’une façon originale et tel qu’il veut être entendu.
Il explique dans le film comment il a abandonné, en 2005, après une dépression, le monde d’où il vient pour se rapprocher du peuple. On a l’impression d’une confession, d’un aveu cathartique…
Il ne m’a pas dit l’avoir pris comme ça, mais à partir du moment où il a eu le sentiment que je ne le piégerais pas, c’est étonnant comme il a été un homme différent de celui qu’on voit à la télévision. J’avais noté toutes les questions qui auraient pu le mettre en rogne, et, finalement, je les ai toutes abordées, y compris les plus gênantes.
Même celles concernant son salaire…
Oui. Il en parle librement et n’a jamais changé de position, car il se sentait en confiance. En fait, Mélenchon est énormément sur ses gardes, car pour lui, une interview, c’est comme monter sur un ring. Mais, dans celles que j’ai faites avec lui, il s’est retrouvé dans un contexte moins combatif et plus doux.
Vous expliquez aussi qu’il est un des derniers hommes politiques de sa trempe…
Il appartient sans doute à la dernière génération d’hommes politiques cultivés. Il lit tout le temps. Ce que je n’ai pas mis dans le film, faute de place, c’est qu’il est passionné de sciencefiction. C’est aussi un très bon dessinateur et un photographe amateur passionné. Il a écrit plusieurs romans, qu’il n’a jamais publiés. On sent qu’il ne se nourrit pas que de politique, comme beaucoup, mais que son univers intellectuel est très large. Cela fait sa force.
JeanLuc Mélenchon... à 20 h 55 sur France 3