Les époux Fillon ont été entendus hier
Les enquêteurs s’interrogent sur la réalité des emplois de l’épouse de l’ancien Premier ministre comme attachée parlementaire et de son travail à La Revue des Deux Mondes
L’enquête sur des soupçons d’emplois fictifs de l’épouse de François Fillon avance rapidement: le candidat de la droite à la présidentielle et Penelope Fillon étaient entendus hier, au lendemain du grand meeting censé relancer sa campagne. Leur audition se serait achevée vers 20 h selon francetvinfo.fr Après les révélations du Canard enchaîné il y a moins d’une semaine, l’ancien Premier ministre avait luimême demandé cette audition, assurant vouloir faire la transparence dans cette affaire, dans laquelle il affirme n’avoir rien à se reprocher. Une source proche du dossier a confirmé que ces auditions, révélées par BFMTV, étaient bien en cours, mais sans fournir aucun détail sur les lieux où elles sont conduites. L’enquête pour « détournement de fonds publics », « abus de biens sociaux » et « recel » a été ouverte mercredi par le parquet national financier (PNF) et les investigations confiées à l’Office central de lutte contre la corruption et les infractions financières et fiscales (OCLCIFF). Ces investigations doivent permettre de déterminer si Penelope Fillon a effectivement exercé une activité parlementaire pendant les années où elle a été rémunérée comme assistante de son mari, puis de son suppléant Marc Joulaud à l’Assemblée nationale : de 1998 à 2007 dans un premier temps, puis de 2012 à 2013, quand l’ancien Premier ministre a retrouvé les bancs de l’opposition comme député de Paris. L’enquête porte aussi sur l’emploi de Penelope Fillon à La Revue des Deux Mondes, rémunéré 5 000 € brut mensuels entre mai 2012 et décembre 2013.
Le propriétaire de la revue entendu lui aussi
De leur côté, les enquêteurs se sont aussi intéressés à La Revue des Deux Mondes, dont ils ont perquisitionné les locaux la semaine dernière. Hier, le propriétaire de la revue, l’homme d’affaires Marc Ladreit de Lacharrière, P.-D.G. de Fimalac et proche de François Fillon, était également entendu dans les locaux de l’OCLCIFF, à Nanterre près de Paris. Il avait affirmé dans Le Monde daté de vendredi qu’il avait confié à l’épouse de François Fillon une « réflexion stratégique informelle » sur sa publication. Une version remise en cause le jour même par celui qui dirigeait la revue à l’époque, Michel Crépu. Ce dernier a, lui aussi, été entendu comme témoin, vendredi, par les enquêteurs.