La décade calamiteuse
Dix folie Depuis jours matinil nousle que on réserve!janvier, Donaldse réveilleen Trump effet,en se a l’improbabledemandantpris ses fonctions. quelleMr TrumpEt nouvellechaque ne s’est Multipliantpas accordé coups unede menton,journée de tweets répit. et Ou séancesde réflexion…photo, il s’emploie à mettre en scène la rupture avec le « système » et montrer qu’il n’est pas, lui, de ces politiciens qui ne savent que parlementer et bavasser. Il est un homme d’action. Un fonceur. Indifférent aux convenances et aux mises en garde. Qu’on en juge. En l’espace de dix jours, il a : – Entretenu à grand renfort de mensonges (pardon, de « faits alternatifs », comme on dit à la Maison-Blanche) une polémique absurde sur le nombre de spectateurs à la cérémonie d’investiture ; – Poursuivi contre les journalistes, en général (« parmi les gens les plus malhonnêtes de la terre » )etle New York Times, en particulier, une vendetta qui en dit long sur son narcissisme, son allergie à la critique, autant que sur sa volonté de discréditer ceux qui ont le mauvais goût de ne pas servir sa com’ ; – Annoncé le lancement d’une enquête sur une prétendue fraude
massive à l’élection présidentielle, manoeuvre destinée à faire oublier qu’il a obtenu , millions de voix de moins que Hillary Clinton; – Commencé à démanteler par décret l’Obamacare, qui protégeait les plus démunis contre le risque « maladie » ; – Légitimé l’usage de la torture; – Relancé (au grand dam des écologistes et du Canada voisin) le chantier de deux oléoducs dont la construction avait été bloquée par Obama ; – Enterré un projet d’accord de libre-échange avec des pays riverains du Pacifique : prélude au grand tournant protectionniste annoncé, cette décision risque de porter un coup aux intérêts économiques des États-Unis en Asie et ouvre un boulevard aux appétits chinois ; – Nommé au Conseil national de sécurité un activiste d’extrême droite connu pour ses idées complotistes et suprématistes; – Confirmé « la construction immédiate d’un mur physique» entre les États-Unis et le Mexique, assortie de la menace d’une taxe de % sur les importations en provenance du Mexique. En réponse, le président mexicain a annulé sa prochaine visite à Washington ; – Blessé la communauté juive en «omettant» de mentionner le martyre juif dans son discours à l’occasion de la journée du souvenir de l’Holocauste ; – Et, bien sûr, Donald Trump vient de signer le fameux décret qui, supposé protéger le pays du terrorisme, bloque l’entrée des ressortissants de sept pays musulmans et suspend tout accueil de réfugiés. La mesure a été condamnée par l’Onu, l’Allemagne, la France, et même la très trumpophile Grande-Bretagne de Theresa May. Elle est vue, par beaucoup de citoyens et de juristes, comme cruelle, illégale et contraire aux valeurs et à l’histoire des États-Unis. Vécue comme humiliante et discriminatoire dans le monde musulman, elle ne manquera pas d’entraîner des mesures de réciprocité, dont les milieux d’affaire américains redoutent de faire les frais. C’est la démocratie, dira-t-on. Trump a été élu pour ça. À quoi on objectera que gouverner, c‘est répondre de ses actes. Et tenir compte des réalités. A J +, au bout de cette décade calamiteuse, Donald le mal élu bat record sur record : jamais un président américain n’avait été si vite aussi impopulaire (% d’opinions négatives, % de positives, selon Gallup). Et rarement l’Amérique a été aussi isolée, tant l’isolationnisme obtus de Trump et de son équipe, et leur évident amateurisme, suscitent d’appréhensions et d’incompréhension dans toutes les capitales – Jérusalem et Moscou mis à part. Beau bilan, vraiment ! Comme l’a dit un humoriste, « Dieu du ciel. Pourquoi faut-il que le premier politicien à tenir ses promesses soit Donald Trump ? »
« Jamais un président américain n’avait été si vite aussi impopulaire. »