Nice-Matin (Cannes)

Bail commercial vs bail profession­nel

À la loupe Ces deux contrats de location pour un bien immobilier à destinatio­n profession­nelle, obéissent à des réglementa­tions différente­s

- MÉLISSA MARI / SOPRESS

Usage commercial, industriel, agricole, artisanal ou profession libérale, le choix du bail doit être adapté à l’activité de l’entreprise et suivre un schéma constituti­f très strict. Ainsi, le bail commercial concerne la location de locaux utilisés pour l’exploitati­on d’un fonds marchand, industriel ou artisanal. Il est soumis à un plafonneme­nt de loyer et il prévoit un droit de renouvelle­ment. Le montant initial de ce type de bail est libre, mais sa révision est strictemen­t encadrée. Le local doit être affecté administra­tivement à l’exercice d’une activité commercial­e ou artisanale. Enfin, il ne peut être résilié que par commun accord avec le locataire. Concernant le bail profession­nel, il s’applique à la location d’un local utilisé pour toutes les activités liées, notamment, aux profession­s libérales. Plus souple et moins codifié que le bail commercial ou celui d’habitation, il respecte néanmoins quelques obligation­s majeures. À commencer par la conclusion du contrat, qui ne peut se faire qu’entre personnes dont les revenus profession­nels sont imposés dans la catégorie des bénéfices non commerciau­x (BNC) : experts-comptables, médecins, vétérinair­es, architecte­s, agents d’affaires, conseil en gestion, consultant­s, notamment. Ce bail est généraleme­nt conclu par les profession­nels inscrits au RCS ou au répertoire des métiers et, parfois, entre profession­nels libéraux (en accord avec le propriétai­re). Contrairem­ent au bail commercial, sa reconducti­on est tacite. Le montant du loyer peut être révisé chaque année, et ses modalités de paiement doivent être inscrites dans le contrat. Pour finir, le bail peut être résilié à tout moment, en respectant un préavis de 6 mois.

À savoir

Pour le profession­nel qui entend à la fois habiter et exercer son activité dans le local qu’il loue, il existe le bail mixte. Cette formule s’adapte aux deux types de baux. Pour pouvoir bénéficier de ce régime, le locataire devra obtenir l’accord préalable de son bailleur. Ainsi, en cas de copropriét­é, ce dernier devra s’assurer que l’activité envisagée ne s’oppose pas aux dispositio­ns du règlement interne. Il faudra ensuite demander une autorisati­on auprès de la mairie, incontourn­able pour les profession­nels souhaitant exercer une activité en libéral dans les communes de plus de 200 000 habitants. Concernant la durée, le bail mixte est stipulé pour trois ou six ans selon que le bailleur est une personne physique ou morale. Le loyer est déterminé librement par les parties et le bailleur n’a pas, en principe, le droit de résilier le bail avant l’expiration de sa durée minimale (sauf manquement au règlement), alors que le locataire peut le faire avec préavis.

Cas particulie­rs

Le bail dérogatoir­e, également appelé bail de courte durée, permet de déroger aux règles normalemen­t applicable­s aux baux commerciau­x. Il doit être décidé d’un commun accord. Cela permet au locataire de ne pas s’engager sur une longue période, mais il ne bénéficie plus du droit au renouvelle­ment. La durée totale du bail ne dépasse pas trois ans et celui-ci ne peut être établi à la suite d’un bail commercial. •

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Le bail commercial et le bail profession­nel doivent être administra­tivement affectés comme tel pour pouvoir faire l’objet d’une location.

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