Nice-Matin (Cannes)

HANDBALL Un triomphe attendu

Le sixième titre mondial décroché par les Français était-il trop facile ? Éléments de réponse

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Les Bleus ont-ils été avantagés ?

VRAI. Ils sont les seuls à avoir bénéficié d’au moins un jour de repos entre chaque match. Avant la finale, ils avaient même pu souffler un jour de plus que les Norvégiens. Avec la formule un billet = un match (au lieu d’une journée), les organisate­urs ont programmé les demi-finales sur deux jours. La France a disputé la première, soit la plus éloignée de la finale. « C’était un peu exagéré », estime l’ancien sélectionn­eur Daniel Costantini qui déplore « une tendance des organisate­urs à bafouer l’esprit sportif ». Pour l’ex-gardien Bruno Martini, la France a eu « le même traitement que n’importe quel pays hôte ». Ce statut de pays-hôte lui a permis aussi de choisir son groupe lors du tirage au sort. Faut-il abroger ce privilège ? Pas sûr. Car cela pourrait augmenter les risques d’éliminatio­n du pays organisate­ur avant les quarts de finale.

Le niveau du Mondial était-il plus faible que celui des JO- ?

VRAI. Les jeux Olympiques représente­nt le Graal de tout handballeu­r. Et une compétitio­n qui suit «àcinq mois d’intervalle » des JO « est forcément moins relevée », affirme Costantini, car les équipes ont tout donné durant l’été et sont « moins performant­es ». Le Danemark, médaillé d’or à Rio, et l’Allemagne, troisième, ont ainsi échoué dès les huitièmes. La Pologne, quatrième à Rio, n’avait plus du tout la même équipe, la plupart de ses stars ayant pris leur retraite. Résultat : éliminée dès le premier tour. Dernière raison : une compétitio­n « de transition » comme celle-ci ne délivre pas de billets pour les prochains JO. « La pression n’est pas la même », souligne Martini. Avec son sacre de dimanche, la France a seulement assuré sa place pour le prochain Mondial (2019).

Les matches des Bleus étaient-ils faciles à gagner ?

FAUX. Certes, ils n’ont croisé - fait rarissime - ni l’Allemagne, ni le Danemark, ni l’Espagne, ni la Croatie, leurs principaux rivaux. Mais « la tension était permanente lors des matches couperets » et les Français «ne les ont pas dominés de la tête et des épaules », observe Martini. Le quart-de-finale contre la Suède aurait même pu leur être fatal. « On a vraiment eu peur », avait dit le coach français Didier Dinart après la victoire des siens (33-30). « L’issue du match s’est jouée sur quelques détails », analyse Costantini, séduit par la sélection scandinave. « Cette équipe est encore jeune mais elle va progressiv­ement marquer son territoire. Elle peut devenir une rivale de la France », estime l’ancien sélectionn­eur.

La France n’est-elle pas simplement plus forte ?

VRAI. Cela tient à la fois à la longévité exceptionn­elle des stars de l’équipe de France (Karabatic, Omeyer, Narcisse, Abalo, Guigou), «à leur amour du maillot national » et à la qualité de la formation à la française, explique Costantini. « Il y a un réservoir de joueurs français très bon et qui se renouvelle bien », renchérit Bruno Martini en évoquant les cas de Nedim Remili (21 ans), Ludovic Fabregas (20 ans) mais aussi du gardien, plus expériment­é (30 ans) Vincent Gérard, qui a éclipsé Thierry Omeyer.

“Je

voulais d’abord vous féliciter, c’est une tradition, une continuité. Vous avez fait face au statut de favori, pris cette compétitio­n avec sérieux et applicatio­n. Vous avez aussi été dignes et respectueu­x. Nous avons montré une nouvelle fois que nous étions capables de réussir, comme ça a été le cas pour l’Euro . ”

De François Hollande. Le président a reçu les champions du monde hier soir à l’Elysée.

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Les Experts, reçus hier soir par François Hollande à l’Elysée. (Photos EPA)
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