Nice-Matin (Cannes)

 secondes!

-

Dimanche soir, la gauche remodelée a fait un cadeau original aux téléspecta­teurs. Sous la forme d’une poignée de main, aussi franche qu’un âne qui recule, échangée entre Benoît (le seul qui ait conservé son accent circonflex­e après la dernière réforme de l’orthograph­e) et Manuel qui, lui, a perdu Matignon, l’Elysée, la direction de l’opposition et le soutien de Hollande qui ne lui pardonnera sans doute jamais de l’avoir poussé au départ. Une réconcilia­tion dont la durée initiale a été de dix secondes, désormais historique­s (y compris la caresse de coude et la petite tape dans le dos ayant suivi le serrage de louches) mais dont les rediffusio­ns ont déjà dû dépasser largement deux heures. Et ce n’est pas fini. Comme s’il avait fallu illustrer jusqu’à la caricature les hypocrisie­s de la politique de terrain et les bégaiement­s de l’info en continu. Si, comme il faut s’y attendre, les cachets de violoniste de son épouse ne suffisent pas à son train de vie d’ancien chef d’orchestre, Valls devra s’inscrire à Pôle Emploi ou implorer l’aide de Hamon, ce ministre qu’il débarqua en  après seulement  jours passés à l’Education Nationale. Bref, on comprend mieux l’appel à rassembler que lançait depuis quelques semaines l’ancien maire d’Evry : il ne s’agissait pas de rassembler les

socialiste­s, mais ses économies.

Newspapers in French

Newspapers from France