Le cirque Muller suscite la polémique
Installé sur le site d’Eco Parc, le cirque Muller suscite la polémique auprès des associations de défense des animaux à cause de son affichage sauvage et met la mairie en position délicate
Sur le site d’Eco Parc le silence règne. Zèbres, dromadaires, autruches et hippopotame se reposent avant la reprise des spectacles, aujourd’hui. Alexandre Muller, le patron du cirque éponyme s’avance serein. Il sait que sa présence suscite la polémique des associations de défense des animaux. Ce n’est pas nouveau. « À chaque fois que l’on s’installe quelque part, il y a toujours des réactions de ce type. Mais je reste serein car en six procès, nous avons toujours gagné. » Les associations reprochent au cirque Muller son «affichage sauvage» .En effet, la compagnie a fait preuve d’un certain zèle pour communiquer sur son arrivée en terre mouginoise. Partout, au Cannet, à Cannes, à Vallauris et à Mougins, des affichettes ont été placardées sur des poteaux de télécommunications pour annoncer la venue du cirque du 28 janvier au 5 février. « Mes hommes ont reçu des ordres du grand patron (son frère, NDLR) ils ont voulu bien faire », avoue Alexandre Muller. Sauf que le code de l’environnement interdit formellement l’affichage sur les poteaux de télécommunications et d’installation d’éclairage.
Pollution visuelle
Les mairies ont donc fait procéder au retrait des affiches. Mais d’après le collectif Indignés pour la libération animale (ILA), certaines communes, dont Mougins, ont tardé à agir. « Nous avons lancé une cyberaction en contactant massivement la mairie de Mougins jeudi dernier, mais la commune n’a procédé au retrait qu’hier matin », précise Karen Klopman du Collectif ILA. Ce à quoi la mairie répond : « Nous avons tardé à agir car notre commune est trois fois plus étendue que Le Cannet, mais dès le lundi matin, nous avons fait retirer toutes les affiches. » Hier après-midi, en se rendant à l’Eco Parc, il restait pourtant quelques pancartes ici ou là. Sur la Toile, les associations et les proches de la cause animale se sont emparés du sujet. Une sympathisante – qui préfère rester anonyme – a signalé cette pollution visuelle sur la page Facebook La France dit stop aux cirques avec animaux. « On est envahi de panneaux, mais là, cette publicité sauvage pour un cirque qui possède le plus gros hippopotame de France, c’est franchement dépassé », souligne-t-elle. Et d’ajouter : « Le cirque de demain, c’est un spectacle sans animaux, ils ne sont pas faits pour être enfermés ! » Du côté du cirque, Alexandre Muller sait très bien que les associations utilisent l’affichage sauvage comme prétexte pour dénoncer plus largement le cirque avec animaux. «Les bêtes que nous avons ne viennent pas d’Afrique, elles n’ont connu que le cirque, certaines espèces ne vivraient pas longtemps en milieu naturel », précise-til. Et de renchérir : «Leministère de l’Intérieur nous délivre un certificat de capacité, et nous sommes contrôlés très régulièrement. »
Double discours
Mais ce que le directeur du cirque regrette c’est le double discours de la mairie. « La commune nous a laissés poser les affiches il y a dix jours et une fois que les associations de défense des animaux ont commencé à réagir, elle s’est pliée à leur volonté. » Et le directeur de cirque d’ajouter : « Nous prenons soin de nos animaux, les services vétérinaires du département ont d’ailleurs effectué un contrôle inopiné ce matin (hier), et ils ont constaté que tout allait bien et que les animaux étaient bien traités. » Mais pour Karen Klopman du collectif ILA, ce contrôle n’empêche pas la maltraitance des animaux. «Lecirque Muller peut très bien respecter la loi mais ne pas respecter l’éthique », faitelle remarquer. Sébastien Valembois, président de l’association Green, réagit à titre personnel : «Onveut simplement faire respecter la loi et en profiter pour ouvrir la discussion sur la captivité des animaux. » Le débat est ouvert…