Suquet: l’escalier de la Tour était creux!
Dès les premiers coups de pioche, les ouvriers ont découvert des vides énormes sous les marches. L’escalier sera consolidé et fonctionnel dans trois semaines
Rue Périssol au Suquet. Une petite dame chargée d’un panier de provisions progresse lentement vers la place de la Castre. Elle s’arrête à la hauteur de l’escalier de la Tour pour reprendre son souffle. Et répondre à un observateur du chantier en cours. Si c’est bruyant ? « Oui bien sûr, ce sont des travaux : il y a du bruit, de la poussière, des obstacles pour une mamie comme moi qui va faire ses courses. Mais si c’est pour avoir un Suquet plus joli, ça en vaut la peine non ? » Sans attendre la réponse, poussée par son élan, la vieille dame reprend son ascension du « mont » suquétan.
L’architecte des bâtiments de France a dit oui
De son troisième étage dans cette même rue, Robert Ischer ouvre sa fenêtre et souffle : « Ce bruit est insupportable et cela fait longtemps que cela dure. C’est largement au-dessus des 5 décibels autorisés… » Robert Ischer n’en a pas seulement après le chantier. La destruction totale de l’escalier de la Tour lui pose problème. « Cet escalier était magnifique, certains disent même qu’il était classé et maintenant il ne reste plus rien… » «Pas classé du tout », rectifie Françoise Bruneteaux élue aux travaux : « L’ouvrage en lui même n’est pas protégé. Mais l’ensemble du périmètre du Suquet en revanche est classé. Et nous avons été dans l’obligation, avant de lancer les travaux, de solliciter l’avis de l’architecte des bâtiments de France. Il nous a autorisés à effectuer ces travaux… » En fait, ces derniers se sont avérés nécessaires et même urgents. À leur origine : une expertise commandée par la Ville au syndicat de l’eau et l’assainissement de l’époque (1). «Cette expertise a été demandée suite aux signalements par la copropriété Palazzo (rue Clemenceau), d’infiltrations dans les sous-sols de la résidence » précise l’élue. Et effectivement, les sondages ont confirmé qu’il fallait rénover le réseau. L’ouverture du chantier a montré que les canalisations n’étaient pas le seul problème : « Nous nous sommes aperçus que sous les pierres il y avait des vides de 50 à 80 centimètres. En clair, l’escalier était en lévitation », commente Françoise Bruneteaux. « D’où l’extrême nécessité d’intervenir… » La Ville a donc fait procéder à la rénovation des réseaux et a commencé à consolider l’escalier en créant des soubassements. « Nous allons reconstruire l’escalier avec des pierres calcaires pour les marches et porphyres pour les paliers intermédiaires qui avaient été réalisés en béton», explique Françoise Bruneteaux. Le chantier nécessitera encore environ trois semaines pour être mené à son terme. Il représente 260 000 euros d’investissement sur les 3, 8 M€ de la totalité de cette deuxième tranche de rénovation du Suquet.