Quelle dinguerie !
L’ASM menait 3-0 à la 48e, Chambly a égalisé dans les arrêts de jeu avant de chuter en prolongation dans une rencontre folle, intense et délirante (5-4 a.p.)
A3-0 pour Monaco, on s’imaginait déjà devant une belle entrecôte avec des haricots verts et une sauce béarnaise. Un dessert ? Pourquoi pas. Alors quand Chambly est revenu à trois buts partout dans les derniers instants, notre appétit s’est évaporé. Oui, malgré les deux divisions d’écart l’ASM a eu toutes les peines du monde pour venir à bout du FC Chambly (National). Il a fallu deux heures pour se qualifier pour les huitièmes de finale alors que Monaco menait 3-0 à la 48e minute. Moment choisi par l’équipe de la Principauté pour s’arrêter de jouer, Chambly n’en demandait pas plus. A force d’y croire, les pensionnaires du National ont réduit le score une première fois, puis une deuxième fois, avant d’égaliser au bout du temps additionnel. Monaco jouait alors à dix depuis l’expulsion d’Andrea Raggi et semblait complètement sonné. Heureusement, les deux buts inscrits rapidement sur corner dans la première période de la prolongation n’emmèneront pas les deux équipes à la séance des tirs au but. Quoique, lorsque l’ancien pensionnaire de la CFA de l’AS Monaco Romain Padovani ramenait Chambly à un but d’un nouvel exploit, on imaginait tout. Y compris une sortie de route princière. Finalement, Monaco sera au rendez-vous des 8es de finale (28 février-1er mars) mais a terriblement souffert, que ce soit dans l’engagement, dans le jeu et dans l’envie. Il y a des circonstances, comme ces neuf changements par rapport au Parc des Princes (seuls Glik et Lemar ont survécu au onze qui avait débuté dans la capitale). Un onze inédit où débutaient quatre jeunes du centre de formation – Nguinda, Diallo, N’Doram, Mbappé. Mais même avec ce onze expérimental, il aurait fallu mieux gérer le match, surtout avec trois buts d’avance.
« Important de passer par ce genre de sentiments »
Mais la Coupe de France est une compétition à part. Presque unique. « C’est important de passer par ce genre de sentiments pour comprendre ce qu’est un match de coupe », déclarait Leonardo Jardim après le match. Cette rencontre avait tous les codes de la doyenne des compétitions françaises. Le stade Pierre-Brisson suffit en luimême pour dresser le cadre. L’enceinte de l’Oise jouxte un Speedpark, lieu de loisir où l’on pratique bowling, karting et billard. Derrière chaque but, des talus sur lesquels les gens suivent la rencontre debout, les mains dans les poches, crâne au vent et brioche Pitch avalée (goût noisette). La Coupe de France, c’est aussi ça. C’est surtout ça. Devant 9000 personnes, Monaco a été chahuté mais a respecté l’esprit de la coupe. Tout n’était pas qu’une question de turnover dans la composition initiale de Jardim, la charnière Glik-Raggi avait un sens puisqu’elle pourrait être reconduite à City en l’absence de Jemerson, suspendu. A moins que l’expulsion de l’Italien et la fin de match du jeune Diallo dans l’axe ne changent la donne. Pour le reste, difficile de tirer des enseignements si ce n’est le relâchement incroyable avec lequel l’AS Monaco a gâché trois buts d’avance. Un accident qui doit servir d’avertissement. Mais il faut souligner une certaine force de caractère dans cette victoire dans l’Oise. A un de moins, Monaco a trouvé deux fois les filets. Au meilleur des moments. Au final, voilà l’ASM encore en course sur tous les tableaux et toujours habitée par son envie de tout gagner. Samedi, pour le derby azuréen, il faudra mieux maîtriser ses nerfs sinon le scénario pourrait être légèrement différent.