« Logique de favoriser le produit local et de saison »
Stéphane Schneider, professeur de nutrition au CHU et à l’université de Nice
Quelle part de notre alimentation est-il conseillée de consacrer aux fruits et légumes ?
Nous avons des besoins en fruits et légumes pour plusieurs raisons : ce sont des sources de fibres, de vitamines, de minéraux pour certains, et ils sont denses nutritionnellement, au contraire des sucreries ou des graisses qui sont denses énergétiquement. La recommandation de manger cinq fruits et légumes par jour – surtout des légumes – a été confirmée par des études le mois dernier encore. Cela représente cinq doses de g, soit g. Encore faut-il se les procurer !
Entre le local et l’importation, il y a légume et légume...
Si on reste dans la stricte saisonnalité, le choix est assez limité. Pour autant, si on prend en compte à la fois l’impact sur la santé et sur l’environnement, il est tout à fait logique de favoriser le local et de saison. Consommer une courgette qui a parcouru km, avec tous les conservateurs que cela induit, peut-il être nocif pour la santé ? La présence potentielle de pesticides est censée être contrôlée sur la base des seuils européens et français. D’un point de vue nutritionnel, il n’y a pas de différence notable entre un légume qui a poussé hors sol et un autre qui a été cultivé avec amour. La différence, elle se fait surtout au niveau du goût ! La variation au niveau des micronutriments tient à la maturation, et à la cuisson. Mais ce sont des sources tellement importantes en micro-nutriments et en substances phytochimiques que l’on garde un bénéfice. Mieux vaut consommer cinq fruits et légumes issus de l’agriculture non conventionnelle ou non locale, que rien du tout.
Quand les rigueurs de l’hiver affectent la production de fruits
et légumes, ces produits sont-ils moins bons pour la santé ?
A priori non. En revanche, cela a un impact sur le prix. Et cela n’est pas bon, car le prix influence directement la consommation.