Eric de Montgolfier rejoint aussi Benoît Hamon
a-t-elle répété une nouvelle fois. Et Macron ? Défavorable au projet de légalisation du cannabis porté par Benoît Hamon, Samia Ghali a également confié être en contact avec l’équipe d’Emmanuel Macron pour « discuter et donner son point de vue » sur ce point précis, qu’elle ne votera « jamais ».
FILLON, L’ARROSEUR... ARROSÉ !
C’est la dernière vidéo qui fait le buzz sur les réseaux sociaux (ok, avec celles des buts de PSG-Barça…). Et le moins qu’on puisse dire, c’est qu’elle est d’une ironie cruelle pour François Fillon. Alors que le candidat de la droite et du centre estime être la victime d’un « lynchage » et martèle qu’il ne se soumettra pas au « tribunal médiatique », Brut (un nouveau média en ligne) a déniché une vidéo datant d’à peine six mois, dans laquelle son point de vue sur « l’acharnement » des médias vis-à-vis des hommes politiques en butte à des soucis judiciaires n’est pas tout à fait le même. Le septembre dernier, invité de Jean-Michel Aphatie sur FranceInfo, il déclarait : « Il y a un problème d’abaissement [...] du niveau d’éthique dans la vie politique » ,et de critiquer « la manière dont le système politico-médiatique [...] passe sur toutes ces affaires. [...] Ça fait la une pendant trois jours et ensuite c’est fini, on n’en parle plus. » Tout au long de sa carrière, Eric de Montgolfier aura cultivé l’art de ne pas être là où on l’attend. Il le prouve une fois de plus à 70 ans. Retraité de la magistrature depuis juillet 2013, l’ex-procureur de la République de Nice va intégrer l’équipe de Benoît Hamon. Le candidat PS à la présidentielle l’a annoncé, hier matin, lors d’un déplacement à Abbeville. Il a précisé qu’Eric de Montgolfier avait « accepté d’être [s]on conseiller justice » et rejoindrait son équipe cette semaine. Benoît Hamon poursuit ainsi son ouverture à la société civile. Après l’économiste Thomas Piketty et avant le climatologue Jean Jouzel – officialisé hier après-midi –, le vainqueur surprise de la primaire de la gauche obtient un autre soutien de poids. Un magistrat emblématique, « tombeur » de Bernard Tapie lors de l’affaire OMVA en 1993. Mais aussi une personnalité qui suscite autant de haine que d’admiration. Ses treize années passées à Nice en témoignent. De 1999 à 2012, « Eric le rouge » ,devenu « le Nettoyeur », s’est illustré par son verbe haut et libre, ses efforts pour assainir un TGI miné par les réseaux francs-maçons, la condamnation d’un directeur général des services de la Ville ou ses relations parfois musclées avec Christian Estrosi. Il a déçu, aussi, ses nombreux détracteurs l’accusant de faire « beaucoup de vent pour peu de résultat ». Cinq ans après avoir quitté Nice, Eric de Montgolfier vit à Bourges, où il a fini sa carrière comme procureur général. Le chantre du Devoir de déplaire va à nouveau distiller ses convictions, rarement consensuelles, pour la bonne marche de la justice. C. C.