La Maison-Blanche s’enlise dans la “Russian Connection”
Le président américain Donald Trump a évité, hier, de répondre aux révélations sur les contacts répétés entre ses proches et le renseignement russe l’année dernière, des informations qui ont créé une atmosphère de crise à Washington. Le républicain a pris la parole pour dénoncer les fuites à répétition qui alimentent la presse au quotidien et ont contribué à la chute de son conseiller à la sécurité nationale, Michael Flynn. « Il a été traité très injustement par les médias » ,adéclaré le président Trump lors d’une conférence de presse commune avec le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, à la Maison-Blanche. Son porte-parole, avait pourtant expliqué que c’est le président, lui-même, qui lui avait demandé sa démission. Quant aux fuites de renseignements dans la presse, le milliardaire les a qualifiées d’« actes criminels ». Il avait pointé du doigt le FBI et la NSA, le service d’écoutes, plus tôt dans un tweet. Sur le fond de l’affaire, le président des Etats-Unis n’a pas dit un mot. Il n’a donné la parole qu’à deux journalistes n’appartenant pas aux grands médias enquêtant sur le scandale.
Cacophonie
Le New York Times a révélé, citant quatre responsables ou ex-responsables américains, que les services possédaient des relevés et des écoutes téléphoniques entre des membres de l’équipe de campagne du républicain et de hauts responsables du renseignement russe. Le contenu des conversations ne révèle pas de coopération, selon les sources du journal. Le Kremlin, de son côté, a dénoncé une « intox ». Ces rebondissements ont renforcé la cacophonie et le sentiment de désorganisation au sommet de l’Etat, une partie de la classe politique se demandant à haute voix si le pays était vraiment gouverné, alors que la Maison-Blanche est ébranlée par l’éviction de Michael Flynn, les fuites et les rumeurs de guerre interne. « Qui commande ? » s’est alarmé le sénateur républicain John McCain.
Une commission d’enquête ?
L’enquête du FBI est née du piratage du parti démocrate en 2015 et 2016, attribué aux Russes par Washington. Les Américains se sont aperçus que des proches de Donald Trump communiquaient régulièrement avec des intimes du Kremlin. Outre les investigations du FBI sur les interférences russes dans la campagne électorale et les contacts éventuels entre la Trump Tower et Moscou, plusieurs enquêtes parlementaires ont été lancées au Congrès, contrôlé par les républicains. Les démocrates veulent aller plus loin avec la création d’une commission d’enquête spéciale aux pouvoirs étendus, comme pour le scandale du Watergate ou après le 11-Septembre, ce que refusent les chefs républicains à ce stade.