Tram de Nice : plongée à vingt-deux mètres sous terre
La Métropole a organisé, hier, la première visite de la station souterraine “Durandy” de la future ligne 2 du tramway. Un chantier titanesque... dont la livraison est prévue en 2019
Derrière les palissades de chantier bleues qui encerclent le square Durandy, un escalier de fer surgit du terrain boueux. Une cinquantaine de marches, en colimaçon, qui plongent dans les entrailles de la terre. On s’engouffre au coeur du chantier de la station souterraine «Square Durandy » de la future ligne 2 (EstOuest) du tramway dont la livraison est annoncée début 2019. « On est ici à cinq mètres de profondeur, au premier des trois niveaux souterrains que comptera la station à terme. Au niveau -1, on trouvera les locaux techniques, au -2, la billetterie et au niveau -3, les quais et le tunnel à 22 mètres de profondeur », détaille un technicien lors de la première visite à la presse du chantier.
« Le tunnelier est passé, Nice ne s’est pas effondrée »
Un chantier colossal : 30 000 m3 de béton, 3 000 tonnes d’acier, une armée d’ouvriers et d’ingénieurs ont été nécessaires pour réaliser le gros oeuvre. À l’été 2014, la Ville a sauvé les arbres remarquables (notamment de grands palmiers) du jardin Durandy. Et les grands travaux ont commencé début 2015. En août dernier, les entreprises ont coulé la dalle de couverture de la station. Et surtout, le tunnelier est passé en septembre dernier. Sans encombre. Christian Estrosi jubile : «Là où on annonçait une catastrophe, une ville en ruines, force est de constater que Nice ne s’est pas effondrée ! »
«Les travaux les plus pénalisants pour les riverains et les commerçants sont derrière», assure le président de la Métropole. Reste maintenant à creuser « en taupe » les deux derniers niveaux.
Puis, les murs seront habillés de «pierres naturelles, de matériaux
nobles et pérennes », poursuit une représentante du cabinet d’architectes, qui a dessiné le projet. Un projet dont le maître-mot est « transparence » : garde-corps en verre et puits de lumière qui s’ouvre sur un jardin Durandy, entièrement repensé, replanté et clôturé à la manière de la Promenade du Paillon.
Entre gares et musées
Il n’est pas seulement question de décoration, embraye Christian Estrosi. Cette station et les trois autres des 3,2 kilomètres du tracé souterrain, ne seront pas seulement des gares de voyageurs mais «des éléments qui s’ajouteront au patrimoine culturel de Nice» , des espaces de vie, «qui pourront accueillir des événements culturels mais aussi sportifs ». Et de donner un exemple .... de taille : « La station Garibaldi sera entièrement
décorée par Ernest PignonErnest comme une des stations de métro de Naples, qui a été classée plus belle gare de métro du monde. »