Nice-Matin (Cannes)

Dante la trace voie

Exemplaire, le Brésilien de 33 ans entraîne le collectif dans son sillage. Ses discours et son attitude ont exhorté l’équipe à la révolte à Rennes

- W. H.

Pourquoi vous baissez la tête? Pourquoi vous paniquez? Moi, je sens qu’on peut faire quelque chose de beau aujourd’hui. Et je sais qu’on va aller prendre au minimum un point!» A l’abri du vestiaire visiteurs du Roazhon Park, Dante a remis tout un collectif à l’endroit à la pause. Mené 2-0, le Gym a réagi et décroché le nul (2-2). Yoan Cardinale raconte la scène et n’a pas l’intention de tempérer l’impact du Brésilien dans ce revirement de situation. «L’apport de Dante, et des cadres, a été très précieux sur ce match. A travers son discours, on a senti qu’il croyait en nous. Je pense que ça nous a tous galvanisés. On l’a tout de suite montré en deuxième mi-temps».

Cardinale : « Il faut s’en inspirer »

Une vidéo postée sur le site internet de l’OGC Nice a mis en lumière l’épilogue de la soirée. Torse nu et tapant du poing sur la table pour cadencer ses propos, le défenseur de 33 ans a repris la parole. «On n’a pas le droit de rentrer comme on l’a fait en première période. Mais à la mi-temps, je croyais en vous. On est des hommes et ce nul en est un exemple. On n’a pas pris les trois points, mais c’est un point qui vaut une victoire dans l’état d’esprit ». Un discours « impression­nant » selon “Cardi”. « On voit là tout son vécu, son parcours de champion et son caractère. C’est pour cela qu’il a remporté la Ligue des Champions et qu’il a joué une demi-finale de Coupe du monde. C’est un joueur dont il faut s’inspirer ».

Favre : « Les veilles de match, il ne fallait pas tricher ! »

Lucien Favre, qui avait fait de Dante sa priorité en défense cet été, abonde évidemment dans le même sens. « Nice a bien fait de le prendre. C’est un exemple pour les jeunes, pour tout le monde. A chaque entraîneme­nt il est là, motive les gars, vit par le jeu... C’est un profession­nel exemplaire». Sur qui le technicien suisse avait pu compter pour sauver Mönchengla­dbach de la relégation en 20102011. Le patron qui envoie des galettes de 60 mètres des deux pieds pouvait aussi «mettre l’intonation dans le corridor des vestiaires du Bayern Munich» dixit Favre. Quitte à secouer ses partenaire­s par le geste quand cela s’avérait nécessaire. «Les veilles de match, il ne fallait pas tricher sur les petites opposition­s. Parce que ça posait!» En clair, le Brésilien ne fait pas de cadeaux aux fainéants. C’est Lucien Favre qui le dit, anecdote datant de Gladbach à l’appui. «On avait un Vénézuélie­n dans l’équipe, Arango, qui avait tendance à se reposer la veille d’un match. Je peux vous dire que ça massait ! Il fallait jouer le rôle d’arbitre là... » (Il sourit) De la parole aux actes, Dante trace une feuille de route exigeante depuis son arrivée à Nice. Son sourire, ses prestation­s et sa crinière montrent la direction à suivre. Avec de l’ambition et toute l’alegria(1) qui caractéris­e son pays d’origine. Quitte à les transmettr­e en musique avant les matchs. Le problème, c’est que le vice-capitaine, derrière Paul Baysse, n’a pas l’étoffe d’un DJ.«Il nous met des musiques de chez lui... Une horreur», tranche Cardinale dans un éclat de rire. «Ce n’est pas de la samba... On ne sait même pas ce que c’est! On a essayé d’y remédier, mais à 33 ans, on ne peut pas lui enlever l’enceinte!» Parce que Dante impose le respect.

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(Photo PQR/Ouest-France)

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